Les rayons du soleil commençaient à transpercer les nuages du ciel bleu de l’Italie. Cela faisait plus de deux heures qu’elles avaient passé la frontière. Lorsqu’elle fut enfin arrivée à l’adresse que lui avait donnée son oncle, Sam gara son véhicule devant l’imposante grille verte qui se dressait devant elle. Celle-ci empêchait les intrus de pénétrer dans l’immense propriété. Elle se mit à observer d’un œil sceptique tout ce qui entourait la demeure. Elle était isolée du reste des habitations et possédait un magnifique jardin à l’arrière qui s’étendait visiblement beaucoup trop loin pour sa vue. - Ça ne doit pas être celle-ci, dit-elle, décontenancée. Non, à deux cents euros par mois, c’est impossible !Elle regarda le bout de papier que Cliff lui avait fourni. L’adresse était pourtant exacte. Préférant ne pas s’aventurer dans la propriété, elle demeura assise pendant un instant et regarda sa petite fille qui dormait toujours à poings fermés. Quelques minutes plus tard, épuisée, elle s’endormit, la tête entre les bras sur le volant. *** Adriano Santos n’avait jamais eu la réputation d’être un tendre. Riche, puissant et habitué à la rude existence des affaires houleuses, il distribuait plus volontiers les coups de poing que les billets doux. Pourtant, lorsqu’il avait pris la jeune femme dans ses bras pour l’installer dans une chambre de sa maison, quelque chose s’était éveillé en lui : un besoin de protéger cette femme fragile, éprouvée par la vie, de l’entourer d’attentions, de tendresse… Le vieil ami de son père – décédé quelques mois plus tôt – lui avait demandé ce service. Jamais il n’aurait pu lui refuser quelque chose. Des années auparavant, Cliff avait sauvé la vie de sa famille, et ce, à de maintes reprises. Toutefois, il n’avait pas fourni d’explication. Il devait simplement prendre en main la jeune femme et son enfant. Combien de temps ? Il l’ignorait, mais cela n’avait pas d’importance à ses yeux. - Puis-je vous parler un instant, monsieur Santos ? demanda le docteur West tout en s’avançant vers le bureau de l’Italien. - Alors ? demanda Adriano sur un ton impatient. - Elle dort toujours. Je lui ai administré un antidouleur par injection. - Vous avez trouvé quelque chose ? - Oui, malheureusement, souffla le médecin. Cette jeune femme a au moins trois côtes cassées, la clavicule fêlée… je n’ai pas osé compter le nombre impressionnant d’ecchymoses qui se trouvent sur son corps. Elle a été violentée d’une façon inimaginable. En vingt ans de carrière, je n’ai jamais rien vu de tel, ajouta l’homme, visiblement affligé. - Elle vous a dit qui lui a fait cela ? demanda Adriano d’un ton furieux. - Non, elle est très épuisée, il lui faudra vraisemblablement beaucoup de temps pour qu’elle se remette d’un tel traumatisme. Mais d’où vient-elle déjà ? - Je ne peux rien vous dire, docteur, répondit Adriano, affichant à nouveau une expression neutre sur le visage. Le jeune homme se leva et scruta un instant le paysage de sa fenêtre. Comment pouvait-on faire une chose pareille à une femme ? Serrant les poings de colère, il murmura, tout en oubliant la présence du médecin dans la pièce : - Si je retrouve celui qui a osé porter les mains sur elle, je le tuerai… - Monsieur Santos… il y a autre chose… - La petite ? demanda-t-il en se retournant brusquement. - Non, non, ne vous inquiétez pas pour elle. Le bébé va très bien, c’est… - Parlez, nom de Dieu ! ordonna-t-il, impatient. - Elle a… été violée… Le jeune Italien s’écroula sur son siège. Il ne parlait plus. Dans son esprit, seule la vengeance gagna du terrain, il voulait la venger. Voyant l’air effaré d’Adriano, le médecin quitta la pièce, le laissant seul avec ses pensées. Adriano hésita un instant avant de prendre le téléphone. Il était déjà tard et ne voulait pas réveiller Cliff. Cela attendrait le lendemain, se dit-il en reposant le combiné sur son socle. Irrité, il se leva et s’avança vers la cuisine. Célia, la gouvernante, se trouvait dans la pièce avec la petite. - Oh ! Adriano, approchez et regardez cette adorable fillette. Elle a avalé toute son assiette, dit-elle d’une voix tendre. Le jeune homme s’approcha lentement de l’enfant et caressa délicatement la chevelure bouclée d’un blond très clair. Lily ressemblait beaucoup à sa mère. Elle possédait le même regard, mais la couleur de ses yeux était un peu plus foncée que ceux de Samantha. - Maman ? réclama la petite en balbutiant. -Ta mère dort, elle est fatiguée, il faut la laisser se reposer, dit Adriano, remarquant tout à coup le visage triste de la fillette. Il hésita un instant puis se décida à la soulever dans ses bras. Au contact de ceux de l’enfant, passés autour de son cou, un sentiment d’amour et de protection s’empara de lui. Il regarda en direction de la gouvernante et lui sourit. - Très bien, jeune fille ! Tu as gagné, lança-t-il en tournant légèrement la tête afin d’apercevoir le sourire de sa protégée. Allons dire bonsoir à ta mère avant d’aller te coucher.
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Avril 2020
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