En partenariat avec les éditions Sharon Kena, tentez de gagner au grand concours du blog de l'auteur Angie l.Deryckere. Il y aura plus d'un gagnant : 1er(e) : 1 exemplaire papier dédicacé par l'auteur de Never Cry 1 et des marques pages / goodies. Le ou la seconde gagnant(e) du concours remportera un ebook au choix* et des marques pages / goodies. le ou la troisième gagnant(e) remportera un ebook au choix*. le ou la quatrième et cinquième gagnant(e) remportera des goodies et marques pages. *Ebook au choix : Background 1.2 et 3 - Never Cry 1 - Russ.h 1 et 2 - Dirty Loft 1 Conditions obligatoire de participation : ► Aimer la page Facebook de l'auteur : ►Aimer la page de Sharon Kena Editions ► Partagez la publication du concours sur Facebook ► Remplir le formulaire ci-dessous Si vous le souhaitez, aimer la publication et invitez des amis. LE CONCOURS EST OUVERT DU MERCREDI 31 MAI AU LUNDI 12 JUIN 2017 Le concours est ouvert à la France métropolitaine. Nous ne sommes en rien responsable de la perte ou de la détérioration des colis envoyés.
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J’ai à peine raccroché le combiné que la porte s’ouvre sur John, merveilleusement élégant dans son costume noir. Mes yeux s’attardent sur la cravate dont il a desserré le nœud. Le col de sa chemise est ouvert et je ne peux pas m’empêcher de le trouver plus sexy que jamais. - Salut… murmure-t-il d’une voix rauque. Je déglutis, observant chacun de ses gestes tandis qu’il tourne le verrou de la porte avant de se mettre face à moi. Je me lève du fauteuil et esquisse un léger sourire ; il approche. Chaque pas qu’il fait dans ma direction accélère les précipitations de mon cœur.Celui-ci semble vouloir exploser dans ma poitrine quand John brise les derniers mètres qui nous séparaient. - Tu m’as manqué, souffle-t-il, une intensité inouïe dans le fond de ses yeux. Je garde le silence, incapable de dire quoi que ce soit. Le charme qu’il dégage me fait me sentir comme une adolescente qui fait face au garçon de ses fantasmes pour la première fois. Je sens mes joues brûler et me rends compte que c’est parce qu’il vient d’envelopper mon visage entre ses mains. Il me sourit amoureusement et je fonds littéralement. - Toi aussi, John… J’ai à peine le temps de refermer les lèvres qu’il les capture dans un gémissement de plaisir ou de soulagement. Je ne saurais le dire. De toute façon, je ne pense plus. Seulesses lèvres sur les miennes comptent. Je réponds à son doux baiser et lorsque nos langues s’enroulent l’une à l’autre, tout se déchaîne entre nous. Notre baiser devient sauvage, impatient. Ses mains n’en deviennent que plus actives. Elles glissent dans mon dos, sur mes hanches, mes fesses. Mon corps s’arc-boute contre le sien, épousant ses muscles saillants qui tressautent à mon contact. Nous nous serrons l’un contre l’autre, nous embrassant encore plus ardemment. L’attente d’une explication de sa part, sur le fait qu’il n’a pas eu le temps pour moi, s’évapore de mon esprit. Je savoure uniquement ce moment, cet instant où nous sommes tous les deux là, à enfin nous embrasser. Très vite, l’envie de nous abandonner l’un à l’autre devient de plus en plus évidente. Il quitte ma bouche, mais sans ôter ses lèvres de mon visage, il embrasse mon menton, descendant dans mon cou, me rendant irrésistiblement impatiente de le sentir en moi. Je n’en peux plus… Ses lèvres sur ma peau brûlante… Sa langue humide qui trace le contour de ma mâchoire avant de descendre dans mon décolleté a raison de moi. - Oh, John… Je sens un grand vide monter en moi lorsque ses lèvres quittent ma peau, mais il ne dure que quelques secondes. John m’enveloppe dans ses bras et niche son visage dans mon cou, me murmurant combien je lui ai manqué. - Toi aussi, répété-je, glissant mes doigts dans ses cheveux bruns. Nous n’avons pas eu le temps de discuter tous les deux. - Je sais, grogne-t-il en se reculant légèrement pour me regarder dans les yeux. J’ai eu beaucoup de travail, ces derniers jours, je suis désolé. - Non, ça va, ne le sois pas, réponds-je en lui souriant. J’ai appris que ton fils était rentré… j’espère que tout se passe bien avec lui. John se crispe et je devine aussitôt que ce n’est pas le cas. Je prends son visage entre mes mains et plonge le regard dans le sien. Il est contrarié et j’éprouve un pincement au cœur de le voir si tendu. - Oui, il est rentré et refuse que nous discutions tous les deux. Il refuse également de reprendre les cours demain, mais il le faut… - Je suis désolée que ça ne se passe pas comme tu le veux Ne le sois pas, Kate… Tout est de la faute de Becky, et elle s’en mordra les doigts. Il la déteste à cette minute. Je plisse les yeux, constatant que la situation ne lui convientpas autant qu’il le prétend, au sujet de son épouse. - Je suis sûre qu’il se rendra compte que vivre ici a ses avantages. - Oui, j’espère que tu dis vrai, murmure-t-il en embrassant mon front avant d’y opposer le sien. Nous nous sourions amoureusement et, troublée par le regard intense qu’il ancre au mien, je me mords la lèvre avant de reculer mon visage. - Tu as demandé une consultation ? Il rit. J’aime ce son, c’est une douce symphonie à mes oreilles. - Oui, avec un médecin très spécial, répond-il en posant les mains sur mes hanches pour m’attirer au plus près de lui. Je ne peux pas effacer le sourire de satisfaction qui plane sur mes lèvres. Je sens son érection sur mon ventre et le désir flamboyant présent dans ses yeux gris annihile toute la frustration que j’ai ressentie cette dernière semaine. Très vite, nos lèvres se retrouvent dans des cris de plaisir qui m’échappent. - Ne parlons plus de personne, ma douce, Kathleen… murmure-t-il avant d’approfondir son baiser. Ce dont je suis entièrement d’accord avec lui. Je n’ai pas besoin d’en savoir plus, tout ce que je veux, c’est qu’il se sente bien. Et les baisers que nous échangeons ne semblent pas le mettre mal à l’aise, au contraire. John accélère ses mouvements, synchronisant son impatience à la mienne. Il me soulève alors que je taquine avec audace sa langue exigeante et salvatrice. Je pousse un cri de surprise lorsque mes pieds ne touchent plus le sol et qu’il se dirige vers la salle de repos. Je ne cesse de l’embrasser, je réponds à ses délicieux baisers pertinents qui réchauffent chaque parcelle de mon corps. Les yeux clos, je décide de prendre les commandes de ce baiser qui devient de plus en plus affolant pour nos sens aiguisés par l’impatience et l’excitation mêlées. John approche du lit et m’y allonge avec une infinie douceur.Il est tendre et attentionné, c’est ce que j’apprécie le plus chez cet homme. Cependant, quand j’ouvre les paupières, je constate qu’il n’a pas l’intention de rester doux ni délicat… quelque chose de sauvage est présent dans ses pupilles grises qui me transpercent impunément sans que je puisse y échapper. ... Enfin seul depuis à peine quelques secondes, je pousse un long soupir de lassitude. J’ai le cerveau en vrac et me sens impuissant depuis quelque temps face à mon épouse. Depuis vendredi où elle m’a expliqué qu’elle s’attendait à ce que je lui offre une deuxième chance, après avoir mis fin à sa liaison avec Tony, Becky ne cesse de traîner dans mes jambes pour connaître ma décision. Or, je ne l’ai pas encore prise, même si je sais pertinemment que c’est la meilleure solution pour tout le monde. De toute façon, je suis coincé ici avec elle pendant mon mandat ! Un président ne divorce pas alors qu’il est le commandant en chef de toutes les armées, de la puissance mondiale. C’est inconcevable. Ce serait mal perçu par le peuple tout entier et, d’après les sondages, les Américains apprécient fortement Becky, du moins l’image qu’elle donne d’elle en public. Cependant, il y a Kathleen. Je ne peux pas m’empêcher de penser à elle à chaque minute qui s’écoule. Je n’arrive pas à la sortir de ma tête, de mon cœur qu’elle a chamboulé en quelques secondes comme si elle avait pu toucher mon âme. Alors, Becky peut attendre. À cet instant, Kate doit avoir été informée de la situation. Je crains toutefois qu’elle ne réagisse pas comme je le souhaiterais, mais je ne préfère pas m’étendre sur la possibilité qu’elle refuse ce poste. Si jamais c’est le cas, je sais ce qu’il me restera à faire. D’ailleurs, je n’arrive pas à rester ici plus longtemps à attendre l’appel du Général Gordon. Je me lève d’un bond du fauteuil de cuir noir et m’avance vers la porte que j’ouvre d’un mouvement brusque. Il est temps que je me renseigne sur la manière de déjouer le système de sécurité. Comme toujours, mes agents se trouvent dans le couloir à observer tout ce qui s’y passe. Je leur demande de me rejoindre dans le bureau ovale. - Bien, Monsieur le Président, acquiesce Will en invitant, d’un signe de tête, ses deux compères à le suivre. J’attends qu’ils aient pénétré dans mon bureau et je pose mon regard vers ma secrétaire. Annie Cover est une femme exceptionnellement gentille. Elle est âgée d’une cinquantaine d’années et travaillait déjà pour mon prédécesseur. Je n’ai vu aucun intérêt à la remplacer, son sourire la rend joviale et me procure un peu de soleil entre ces murs où tout le monde semble si sombre, aux aguets d’une imminente catastrophe. - Annie, murmuré-je. Elle lève la tête de l’écran de son ordinateur et m’offre un large sourire lumineux. Je ne peux que le lui rendre. - Je vais m’entretenir avec mes agents, si jamais ma femme revient ici pour me voir… - Je lui dirai que vous êtes très occupé, Monsieur le Président. Soulagé, je la remercie chaleureusement et referme la porte de mon bureau avant de me tourner vers mes hommes. - Messieurs ! Laissez-moi vous offrir un verre, voulez-vous ! Will plisse le regard et observe Tom et Harry qui esquissent un léger sourire en coin. - Monsieur le Président, c’est très aimable à vous, mais nous devons refuser votre offre. Surpris, je hausse un sourcil tandis que je repose la bouteille de scotch sur le mini bar. - Je vois… c’est pour la sécurité, ronchonné-je avant de prendre une profonde inspiration. Je ne sais pas comment m’y prendre avec eux, mais je dois connaître les procédures à suivre afin de retrouver un peu d’intimité. - Bon, écoutez… j’aimerais discuter de certaines choses avec vous. Installez-vous dans ce canapé, s’il vous plaît. Du coin de l’œil, je constate qu’ils sont surpris, mais ils finissent par ne plus hésiter et obtempèrent. Assis face à eux, je les observe attentivement et passe une main nerveuse sur mon visage avant de poser les coudes sur mes cuisses. - Je ne vais pas y aller par quatre chemins. Vous êtes mes agents et vous êtes chargés de veiller sur ma sécurité, tout cela, je le sais, j’en ai parfaitement conscience, mais… écoutez, nous savons tous que mes prédécesseurs ont pu parfois, avec leur aide, s’échapper de toute cette… - Monsieur le Président… - Attendez, Will, l’interrompis-je aussitôt. Je veux juste vous poser une simple question. - Très bien, Monsieur le Président, nous vous écoutons. Satisfait, j’esquisse un léger sourire et me lance sans prendre le temps de réfléchir aux conséquences. - J’aimerais connaître la marche à suivre si je décidais à un moment ou à un autre, de rendre visite à une personne. - Une personne de votre famille, monsieur ? me demande Harry en me fixant de manière suspicieuse. Je secoue la tête. - Non, mais je tiens à elle et je ne veux pas que quelqu’un d’autre à part vous le sache. - C’est impossible, Monsieur le Président, répond Will d’un ton tranchant. Je le considère d’un regard froid. De suite, il semble se détendre et argumente d’un ton plus léger. - Pour chacun de vos déplacements, que ce soit personnel ou professionnel, un nombre incalculable de personnes doivent être informées de vos sorties. - C’est-à-dire ? demandé-je, les nerfs à vif. Mes agents se jettent un regard complice avant qu’Harry prenne la parole. - C’est-à-dire que nous devons prévenir notre supérieur direct des services secrets qui en informera le directeur ainsi que l’attaché de presse de la Maison-Blanche qui informera les correspondants. Pour votre trajet, deux voitures sont affrétées avec six gardes du corps supplémentaires, des tireurs d’élite sont également déployés ainsi qu’une ambulance qui doit vous suivre en cas de danger, avec une armée de médecins… - Vous plaisantez ? m’insurgé-je. - Non, Monsieur le Président. - Évidemment, nous devrons également être présents, continue Tom. Je secoue la tête et passe mes paumes sur mon visage défait par le flot d’informations irréelles qui viennent de franchir leurs lèvres. - Je suis l’homme le plus puissant de la planète et je n’ai pas le droit de sortir ? demandé-je, frustré au plus haut point. Vous pouvez comprendre mon irritation ! - Oui, Monsieur, nous comprenons, répond Will. - Bien ! m’exclamé-je avant d’enfouir mon visage entre les mains. Il me faut un peu de temps pour digérer tout cela. En réfléchissant, je les observe à tour de rôle tandis qu’ils restent silencieux. Ils semblent attendre une insistance de ma part, mais je n’en fais rien pour le moment. Je me contente de les regarder et remarque alors le petit air moqueur d’Harry. Cet agent travaille depuis des années à la Maison-Blanche et assurait également la sécurité de certains de mes prédécesseurs. Il doit connaître les ficelles pour éviter d’informer tout ce monde pour que je sorte de ce palace ni vu ni connu. J’en suis convaincu. ... Des lumières étranges au loin me font sortir de mes pensées. Plissant le regard, je me concentre sur ce que j’aperçois dans la nuit noire. Des flashs clignotent à même le sol, accentuant l’angoisse qui ne cesse de monter en moi. Le notaire Johnson m’avait conseillé d’être prudente sur cette longue et interminable route, mais jusqu’à ce jour, je n’avais jamais rien remarqué d’inhabituel… Instantanément, je vérifie si mes portières sont bien verrouillées et appuie sur la pédale de l’accélérateur. Je ne suis plus qu’à quelques mètres de chez moi et il me tarde de passer ces lumières qui, en réalité, sont les phares d’une voiture. - Merde… grogné-je, constatant à l’approche de l’épave qu’un accident vient d’avoir lieu. J’hésite un instant à poursuivre mon chemin, mais je n’en fais rien. Peut-être est-ce dû à mon métier, un médecin ne peut décemment pas fermer les yeux devant un accident de la circulation, même si je suis seule dans la nuit. Furieuse de telles réflexions stupides et puériles, j’appuie d’un coup sec sur le frein. La voiture s’arrête brusquement à quelques mètres seulement d’un véhicule plongé dans le fossé. Très vite, je prends conscience de ce qui se passe : l’avant de la voiture est englouti dans le fossé, la portière, côté conducteur,est ouverte et les warnings fonctionnent. Sans attendre, je déverrouille mes portières et descends rapidement de mon 4x4. Je sors mon téléphone portable et compose de mes doigts tremblants le 911. - Fait chier ! m’exclamé-je en réalisant que je n’ai pas de réseau. Agacée, je range le portable dans ma poche et avance d’un pas hésitant vers l’épave. - Il y a quelqu’un ? m’écrié-je, restant sur mes gardes,mais continuant d’avancer lentement vers le véhicule méconnaissable. N’ayant pas la vision d’un chat, je plonge la main dans la poche de ma blouse et en sors la lampe avec laquelle j’ausculte les patients. Projetant sa lumière devant moi, je fais des pas plus rapides et me rends compte, une fois près de la portière ouverte, que personne ne se trouve à l’intérieur. Je pousse un petit cri de soulagement, et me dis que j’appellerai les secours une fois rentrée à la maison, je fais demi-tour quand j’entends un gémissement derrière moi. Apeurée, je me fige et tends l’oreille, vérifiant que je n’ai pas rêvé cet appel au secours silencieux. Malheureusement, j’entends alors plus clairement le blessé qui se trouve je ne sais où, m’implorant de lui venir en aide. Une poussée d’adrénaline monte en moi. Je me dirige en courant vers ma voiture et ouvre le coffre. J’attrape mon sac avec le matériel médical et cours jusqu’à l’épave. - Où êtes-vous ? crié-je en baladant ma lampe ici et là. Je perçois toujours des gémissements de douleur et des marmonnements insignifiants. Je m’approche encore un peu plus dufossé que j’éclaire et je vois enfin un corps allongé sur le ventre. - Merde, soufflé-je en m’empressant de descendre dans la boue avec précaution. Vous m’entendez ? demandé-je lorsque je suis arrivée au côté de l’homme presque inerte. - Oui… - Ne bougez pas, s’il vous plaît, lui ordonné-je avant de prendre conscience de l’urgence de la situation. Je glisse une main vers le crâne de la victime et me penche vers lui. - Vous êtes blessé à la tête. Pouvez-vous me dire où vous avez mal ? - J’ai… poitrine… mes côtes, je pense… et ma jambe… Je grimace. Une mare de sang git près de sa tête. J’ôte rapidement ma veste et la cale sous le visage de la victime. Je ne vois pas très bien,alors je me relève et lui annonce que je vais tourner ma voiture pour nous éclairer. Il remue de douleur sans doute, mais je le stoppe en posant les mains sur son dos. - Ne bougez pas, il faut d’abord savoir si vous n’êtes pas blessé ailleurs. Comment vous appelez-vous ? Il ne répond pas, se contentant de grogner. - Je reviens très vite, lui dis-je alors avant de m’éloigner à petites foulées. Quelques minutes plus tard, après avoir avancé la voiture vers le blessé, j’allume les pleins phares et le rejoins. - Voilà, c’est mieux. Ne vous inquiétez pas, ça va aller, je suis médecin et je vais vous aider à sortir de là. Il se contente de bouger la tête tandis que je sors mon stéthoscope du sac. Je me mets en devoir de l’ausculter consciencieusement. Peu après, je l’informe que son état semble s’être stabilisé, que son pouls est bon, quoiqu’un peu rapide, mais vu la situation dans laquelle il se trouve, tout est normal. Je lui demande de remuer les orteils, l’interroge sur d’éventuels fourmillements et sur sa capacité à bouger les jambes. Il m’informe que tout va bien de ce côté-là. - Je pense que je peux vous mettre sur le dos, dis-je à voix basse, espérant que je ne vais pas commettre d’imprudence. - Aidez-moi… - Je suis là, le rassuré-je, plaçant son bras le long de son flanc. À trois, vous allez vous tourner vers moi, d’accord ? Si c’est douloureux, dites-le-moi. - D’accord… - OK. murmuré-je avant de soupirer un grand coup, me préparant mentalement à entendre hurler, de douleur, la victime pendant la manipulation. - Je suis prêt, allez-y, me dit-il d’une voix douce. Bien qu’il ne puisse me voir, je réponds d’un hochement de tête et me mets à compter. - Un… deux… trois ! ....... Il était tard. Caleb ne s’était pas rendu compte des longues heures passées à traîner de bar en bar. Il ne cessait de repenser au baiser qu’il avait volé à Anna et s’en mordait les doigts. Elle l’avait rejeté, lui hurlant à pleins poumons de partir sur-le-champ. C’était évidemment ce qu’il avait fait. Sans insister, il l’avait regardée une dernière fois avant de sortir de l’hôpital. Il avait considéré les chaudes larmes qui roulaient sans retenue le long de ses joues, mais ce qui l’avait le plus frappé, c’était cette profonde colère installée dans le fond de ses yeux, assombrissant diaboliquement ses pupilles si claires et brillantes de vie. Caleb ferma les paupières tout en avalant la dernière lampée d’alcool qui lui maintenait jusqu’ici la tête hors de l’eau. Le jeune homme avait parfaitement conscience de la difficulté à surmonter la méfiance d’Anna, mais il ne pouvait plus attendre. Il était assez resté en retrait, et ce, depuis de longues années. Cependant, il savait aussi qu’il ne pourrait la forcer davantage à l’aimer à nouveau. Anna semblait si froide, si lointaine à présent. Il ne pouvait pas tout bonnement la coincer contre un mur et lui demander de l’aimer comme autrefois, si ce n’était plus. Non, il ne pouvait pas. En l’embrassant, il avait pris conscience que son geste était précipité, qu’elle n’était pas prête à faire un pas en avant ni même à songer à cette possibilité, mais il en avait tellement eu envie. Un petit cri de frustration s’arracha de sa gorge. Il regarda autour de lui et se rendit compte qu’il n’était plus que le seul client en train de se bourrer la gueule dans ce bar infâme des bas quartiers de Seattle. Il hésita un instant à demander au propriétaire des lieux de lui servir un dernier scotch, mais il n’en fit rien, remarquant l’impatience de ce dernier à ce qu’il quitte l’établissement pour le fermer. Poussant un long soupir de lassitude, Caleb se leva du tabouret. Il dut s’appuyer un instant sur le comptoir pour retrouver un semblant d’équilibre. Lorsqu’il fut certain d’être stabilisé, il jeta une liasse de billets devant l’homme qui fronçait les sourcils. - Vous en tenez une bonne, m’sieur ! Je vous appelle un taxi. - Non… refusa Caleb en passant une main sur son visage. Ça va aller, je vais marcher. L’homme leva un sourcil et esquissa un sourire moqueur à la vue de la démarche bancale et hésitante de son client. - Vous n’avez pas loin à aller, j’espère ? Parce que je ne vous donne pas cinq minutes avant que vous vous cassiez la gueule. Caleb s’arrêta et se tourna vers le patron du bar. Il avait bien remarqué qu’il se fichait de lui, mais il s’en moquait éperdument. Il pouvait bien penser ce qu’il voulait ! - Vous… n’inquiétez… pas. Bonne nuit, le salua-t-il en levant péniblement une main. L’homme secoua la tête et observa Caleb qui avançait en titubant vers la sortie. Il le suivit et le salua à nouveau avant de fermer la porte de son établissement. À l’extérieur, Caleb inspira profondément l’air vif du mois de novembre. Heureusement, il ne pleuvait pas, mais les températures étaient déjà bien négatives. Un long frisson le parcourut entièrement et il enfonça les mains dans le fond de ses poches tout en avançant péniblement vers son véhicule, garé à quelques mètres de l’endroit où il avait passé plus de temps que prévu. D’ailleurs, il n’avait pas décidé de traîner dans chaque bar du coin à boire plus que de raison, mais il se sentait si perdu au milieu des contradictions qu’Anna lui envoyait qu’il ne savait plus tirer au clair les pensées qui le hantaient. Lorsqu’elle l’avait rejeté si violemment, il avait hésité à retourner voir son fils dans sa chambre, mais comme il savait qu’Anna avait besoin de se retrouver seule avec lui, il avait pris la voiture et avait roulé pendant quelques minutes avant de noyer son désarroi dans l’alcool. C’était stupide et complètement puéril, il en avait conscience à cette minute où la nausée envahissait sa gorge. Il proféra plusieurs jurons avant de décider d’appeler son garde du corps et chauffeur à l’occasion. Il serait irresponsable de prendre le volant dans cet état. Il peinait déjà à ouvrir sa portière ! Il s’installa sur le siège tout en grelottant et écrivit un texto à l’adresse de James. Il lui indiqua uniquement l’adresse où il devait venir le chercher et envoya le message. - Qu’est-ce que tu me fais faire, Anna ? marmonna-t-il en se tenant le crâne à deux mains. Il soupira longuement et laissa tomber son front contre le volant. Il ferma les paupières, cherchant à mettre ses idées au clair sans toutefois y parvenir. Très vite, la quantité impressionnante d’alcool ingurgitée eut raison de lui. Il nous fallut attendre une bonne vingtaine de minutes pour arriver enfin à mon ancienne demeure. Les portails, gardés par deux hommes armés, s’ouvrirent à l’approche de la limousine. Aussitôt, des souvenirs me frappèrent par flashs. Je me rappelai, à cet instant, l’imposante et interminable allée, au bout de laquelle se dressait la villa de mon enfance.
Mon cœur se gonfla d’un sentiment perceptible, un sentiment de nostalgie et d’angoisse mêlées. Puis mon regard se posa sur un homme immobile, debout sur le perron. Je devinai aisément qu’il s’agissait de Bratzowick. Il affichait un grand sourire. La limousine s’arrêta à quelques mètres de lui. Je cherchai le regard d’oncle Clide. J’avais besoin de me raccrocher à quelque chose. - C’est lui, m’informa-t-il, confirmant mon intuition. Mon estomac se noua. Ma bouche se remplit de salive et j’eus un haut-le-cœur. Je levai la main et toussai tandis que je luttais pour ne pas perdre pied. - Tout va bien se passer, dit soudainement Ivan, à mon côté. Il parlait avec un accent russe prononcé dans un anglais légèrement approximatif. Je lui lançai un regard affolé que je tentai difficilement d’adoucir en me demandant s’il voulait me rassurer. Puis, je remarquai que je me cramponnais si fort à mon siège que je sentais mes ongles s’enfoncer dans le cuir. Mon calme de façade avait complètement disparu. Très vite, dans le flou angoissant qui me submergeait, les portières s’ouvrirent et, en moins de temps qu’il ne me fallut pour m’en rendre compte, je me trouvai face à Bratzowick. Il se tenait en face de moi, en costume noir et chemise blanche à col ouvert. Une barbe poivre et sel de plusieurs jours lui mangeait le visage. Sans la maladie qui voilait ses yeux, il aurait été plutôt bel homme. Les effusions entre mon oncle et le Parrain de la Bratva furent fusionnelles. Ils tombèrent dans les bras l’un de l’autre, s’étreignirent et se chuchotèrent quelques mots à l’oreille. Moi, je restai là, immobile, entourée de Khaled et Ivan, qui m’adressait un regard sans perdre son perpétuel sourire. - Viens que je te présente enfin ma nièce, mon ami ! Bratzowick, bras dans le dos de mon oncle, s’avança vers moi. Je dus serrer les poings pour ne pas prendre les jambes à mon cou et fuir cet homme. Quelque chose dans son regard m’interloquait et j’avais le pressentiment que Bratzowick possédait beaucoup de secrets. - Je vous rencontre enfin, Anushka Pétrovia ! s’exclamat-il en posant ses grosses mains sur mes épaules avant de m’attirer contre lui. Je me figeai et serrai les mâchoires, tellement fort qu’elles commençaient à me faire mal. Ses lèvres claquèrent sur mes joues, je dus retenir une grimace de dégoût. - Rentrons, elle est frigorifiée ! clama-t-il en s’adressant à mon oncle. Ivan passa une main dans mon dos. Je tressaillis et m’avançai d’un pas rapide pour me libérer de ce contact. Notre hôte nous conduisit dans une pièce pour discuter tous les trois, renvoyant ses sbires – et ceux de mon oncle – à leurs occupations. Quand nous fûmes seuls, j’observai le salon, les souvenirs du passé s’immiscèrent dans mon esprit. Je me souvenais, petite, avoir passé des journées entières sur le canapé en cuir noir, devant la télévision, à attendre que mon père veuille bien me consacrer du temps. La plupart des journées, il les passait dans son bureau à s’occuper des affaires de la Bratva. J’avais vu bon nombre de personnes fouler le tapis qui s’étendait de l’entrée à l’escalier, où son antre se trouvait. C’était étrange, revenir ici avait rendu ma mémoire plus sereine. Je commençais à me rappeler des heures passées à vivre dans cette villa, gardée par une multitude d’hommes armés pour notre sécurité. Toutefois, le souvenir de ma mère était bien trop lointain pour que je m’en souvienne parfaitement. Je n’avais que six ans lorsque papa avait découvert son corps inerte, dans la chambre à coucher, une balle de trente-trois millimètres logée dans son crâne. C’était depuis ce jour-là que mon père avait renforcé la sécurité de notre propriété. Du moins, c’était ce qu’on m’avait dit. Nous passâmes la piste de dance sans trop d’accros, Reyer avait poussé les clients d’un bras pour nous frayer un passage. Puis, je compris qu’il m’emmenait vers la porte de secours et je commençai à paniquer à l’idée de me retrouver seule avec cet homme.
Cependant, une fois à l’extérieur, je m’adossai contre la porte. Je fermai les paupières et poussai un long soupir de soulagement. J’inhalai avec bonheur l’air frais de la nuit, oubliant pendant quelques secondes l’embarras que j’avais ressenti quand Reyer était venu à mon secours. Toutefois, ce court temps de répit cessa quand je sentis les doigts de mon sauveur arrogant caresser ma joue. J’ouvris brutalement les yeux et le considérai durement, incapable d’ôter sa main qui finit par englober ma joue. Merde… - Vous allez bien ? Je baissai les yeux, lui laissant le loisir d’interpréter mon expression. Pourquoi cet homme me déstabilisait-il autant ? - Joyce ? Sa voix était plus douce. Je m’autorisai à lever les yeux et esquissai un sourire pour me donner une contenance. Dans mon for intérieur, c’était le chaos total, la fête des papillons battant mes entrailles. - Ça va… j’aurais pu m’en sortir toute seule. D’ailleurs, il ne m’a pas touché les fesses, je l’aurais senti… - J’ai enlevé sa main avant qu’il ne le fasse. - Oh… je suppose que je dois vous remercier, dis-je, mal à l’aise au contact de sa main contre ma joue. Qu’attendait-il pour l’enlever ? Il eut un rictus amusé, comme s’il comprenait ma question mentale. Puis, il ôta enfin ses doigts et je m’autorisai à respirer. La brûlure sur ma peau ne cessa pas pour autant. J’avais l’impression que ma joue était en feu, tout comme le fond de ma culotte semblait trempée. Bordel ! - Si vous acceptez de prendre un verre avec moi, je pense que c’est le meilleur des remerciements que vous puissiez me faire. Je haussai un sourcil, sceptique,et éclatai de rire. - Prendre un verre avec vous ? Rien que ça ? - Si vous voulez me donner plus, je suis preneur ! Je roulai des yeux. Son ton arrogant m’irritait, mais je ne pus m’empêcher de l’imaginer sur moi, dans un lit douillet en train de prendre ma virginité. - Un verre, juste un. - Je n’en attendais pas plus de vous. Pour l’instant. En plus d’être arrogant, il était sûr de lui ! Je me redressai et fis un pas en avant, prête à me lever sur la pointe des pieds pour me mettre à la hauteur de son visage –même si mon front n’arrivait qu’à son menton –, mais ses yeux s’ancrèrent aux miens. Une nouvelle fois, je me sentis ensorcelée par son magnétisme, et mon cœur se mit à battre la chamade tandis que les papillons se rebellaient à l’intérieur de mon ventre. Mes jambes devinrent lourdes comme jamais, mes genoux cédèrent et je tombai en avant. Dans ses bras puissants. Quelque chose l’attira. Ce n’était peut-être qu’une impression parmi tant d’autres, mais dans un coin de sa tête, Caleb ne put s’empêcher de se concentrer sur ce ressenti urgent qui venait de l’envelopper. Par le passé, il avait déjà, à plusieurs reprises, éprouvé ce besoin immédiat de faire quelque chose sans pour autant savoir ni comprendre de quoi il s’agissait. Sauf qu’il le comprit à la seconde même où il tourna la tête sur la droite. Son instinct ne l’avait pas trompé. À l’étage où se trouvait son bureau, toute la cloison qui assurait un brin d’intimité était en verre fumé. Ainsi, il avait une vue sur l’imposant hall d’accueil et pouvait voir aller et venir les personnes réclamant les services de sa société. Ce qui était une bonne chose, pensa-t-il, les yeux braqués vers le comptoir de la réception où une silhouette lui était plus que familière. Caleb l’aurait reconnue entre mille même si Anna avait été entourée d’une foule énorme en plein New York. Elle avait perdu du poids et portait un tailleur sombre. Elle était splendide. Tellement de choses se dégageaient d’elle. Il avait l’impression d’être attiré vers elle, comme aimanté, incapable de s’éloigner de son centre de gravité. Car elle l’était, c’était indéniable. Même après toutes ces années, l’attraction qu’il éprouvait en sa présence était restée intacte. Le besoin urgent de se rapprocher pour voir son visage était bien trop vital pour qu’il reste plus longtemps assis dans son fauteuil de cuir noir sans broncher d’un pouce. Il s’avança alors vers les grandes parois vitrées. Il avait besoin de la voir, de lire l’expression de chacun de ses traits, de retrouver la petite cicatrice sur son front, juste au-dessus de son sourcil gauche et d’apprécier la vue de ses petites fossettes creusées sur ses joues rougies lorsqu’elle lui souriait. Oui, il voulait retrouver toutes les petites sensations dont on l’avait privé jusque-là. Toutefois, il savait très bien que ce serait une très mauvaise idée de courir la retrouver à cette seconde. Elle ne devait pas savoir qu’il était le grand patron de cette société en plein essor, parce qu’il était persuadé qu’elle rebrousserait chemin et refuserait de travailler pour lui. Il avait un plan, et s’il voulait qu’il fonctionne à merveille, il devait faire vite. Alors il s’administra une claque mentale et reprit ses esprits. Vivement, il retourna à son bureau et prit le combiné du téléphone. Elle, c’est Hope. Elle a vécu les pires souffrances qui soient et ne croit plus en l’amour. Son fils Cameron, âgé de huit ans, est le seul être qui compte à ses yeux. Elle s’est réfugiée avec lui, à Los Angeles, chez son oncle, dans un café où les célébrités viennent souvent. N’ayant pas sa langue dans sa poche, Hope ne prendra pas de gants quand elle rencontrera Silas Campbell, l’acteur désigné le plus sexy de la planète, qui, fou de rage, lui ordonne de surveiller son fils. Une femme brisée, aux cicatrices multiples… Un homme public, adulé par des milliers de fans… Un enfant spécial… Une rencontre chaotique… Un endroit accueillant où règnent amour et bonne ambiance. Le meilleur cocktail pour unir leur destin, mais Hope, sera-t-elle prête à aimer à nouveau ? Prochainement aux éditions Sharon Kena
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