Il nous fallut attendre une bonne vingtaine de minutes pour arriver enfin à mon ancienne demeure. Les portails, gardés par deux hommes armés, s’ouvrirent à l’approche de la limousine. Aussitôt, des souvenirs me frappèrent par flashs. Je me rappelai, à cet instant, l’imposante et interminable allée, au bout de laquelle se dressait la villa de mon enfance.
Mon cœur se gonfla d’un sentiment perceptible, un sentiment de nostalgie et d’angoisse mêlées. Puis mon regard se posa sur un homme immobile, debout sur le perron. Je devinai aisément qu’il s’agissait de Bratzowick. Il affichait un grand sourire. La limousine s’arrêta à quelques mètres de lui. Je cherchai le regard d’oncle Clide. J’avais besoin de me raccrocher à quelque chose. - C’est lui, m’informa-t-il, confirmant mon intuition. Mon estomac se noua. Ma bouche se remplit de salive et j’eus un haut-le-cœur. Je levai la main et toussai tandis que je luttais pour ne pas perdre pied. - Tout va bien se passer, dit soudainement Ivan, à mon côté. Il parlait avec un accent russe prononcé dans un anglais légèrement approximatif. Je lui lançai un regard affolé que je tentai difficilement d’adoucir en me demandant s’il voulait me rassurer. Puis, je remarquai que je me cramponnais si fort à mon siège que je sentais mes ongles s’enfoncer dans le cuir. Mon calme de façade avait complètement disparu. Très vite, dans le flou angoissant qui me submergeait, les portières s’ouvrirent et, en moins de temps qu’il ne me fallut pour m’en rendre compte, je me trouvai face à Bratzowick. Il se tenait en face de moi, en costume noir et chemise blanche à col ouvert. Une barbe poivre et sel de plusieurs jours lui mangeait le visage. Sans la maladie qui voilait ses yeux, il aurait été plutôt bel homme. Les effusions entre mon oncle et le Parrain de la Bratva furent fusionnelles. Ils tombèrent dans les bras l’un de l’autre, s’étreignirent et se chuchotèrent quelques mots à l’oreille. Moi, je restai là, immobile, entourée de Khaled et Ivan, qui m’adressait un regard sans perdre son perpétuel sourire. - Viens que je te présente enfin ma nièce, mon ami ! Bratzowick, bras dans le dos de mon oncle, s’avança vers moi. Je dus serrer les poings pour ne pas prendre les jambes à mon cou et fuir cet homme. Quelque chose dans son regard m’interloquait et j’avais le pressentiment que Bratzowick possédait beaucoup de secrets. - Je vous rencontre enfin, Anushka Pétrovia ! s’exclamat-il en posant ses grosses mains sur mes épaules avant de m’attirer contre lui. Je me figeai et serrai les mâchoires, tellement fort qu’elles commençaient à me faire mal. Ses lèvres claquèrent sur mes joues, je dus retenir une grimace de dégoût. - Rentrons, elle est frigorifiée ! clama-t-il en s’adressant à mon oncle. Ivan passa une main dans mon dos. Je tressaillis et m’avançai d’un pas rapide pour me libérer de ce contact. Notre hôte nous conduisit dans une pièce pour discuter tous les trois, renvoyant ses sbires – et ceux de mon oncle – à leurs occupations. Quand nous fûmes seuls, j’observai le salon, les souvenirs du passé s’immiscèrent dans mon esprit. Je me souvenais, petite, avoir passé des journées entières sur le canapé en cuir noir, devant la télévision, à attendre que mon père veuille bien me consacrer du temps. La plupart des journées, il les passait dans son bureau à s’occuper des affaires de la Bratva. J’avais vu bon nombre de personnes fouler le tapis qui s’étendait de l’entrée à l’escalier, où son antre se trouvait. C’était étrange, revenir ici avait rendu ma mémoire plus sereine. Je commençais à me rappeler des heures passées à vivre dans cette villa, gardée par une multitude d’hommes armés pour notre sécurité. Toutefois, le souvenir de ma mère était bien trop lointain pour que je m’en souvienne parfaitement. Je n’avais que six ans lorsque papa avait découvert son corps inerte, dans la chambre à coucher, une balle de trente-trois millimètres logée dans son crâne. C’était depuis ce jour-là que mon père avait renforcé la sécurité de notre propriété. Du moins, c’était ce qu’on m’avait dit.
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Nous passâmes la piste de dance sans trop d’accros, Reyer avait poussé les clients d’un bras pour nous frayer un passage. Puis, je compris qu’il m’emmenait vers la porte de secours et je commençai à paniquer à l’idée de me retrouver seule avec cet homme.
Cependant, une fois à l’extérieur, je m’adossai contre la porte. Je fermai les paupières et poussai un long soupir de soulagement. J’inhalai avec bonheur l’air frais de la nuit, oubliant pendant quelques secondes l’embarras que j’avais ressenti quand Reyer était venu à mon secours. Toutefois, ce court temps de répit cessa quand je sentis les doigts de mon sauveur arrogant caresser ma joue. J’ouvris brutalement les yeux et le considérai durement, incapable d’ôter sa main qui finit par englober ma joue. Merde… - Vous allez bien ? Je baissai les yeux, lui laissant le loisir d’interpréter mon expression. Pourquoi cet homme me déstabilisait-il autant ? - Joyce ? Sa voix était plus douce. Je m’autorisai à lever les yeux et esquissai un sourire pour me donner une contenance. Dans mon for intérieur, c’était le chaos total, la fête des papillons battant mes entrailles. - Ça va… j’aurais pu m’en sortir toute seule. D’ailleurs, il ne m’a pas touché les fesses, je l’aurais senti… - J’ai enlevé sa main avant qu’il ne le fasse. - Oh… je suppose que je dois vous remercier, dis-je, mal à l’aise au contact de sa main contre ma joue. Qu’attendait-il pour l’enlever ? Il eut un rictus amusé, comme s’il comprenait ma question mentale. Puis, il ôta enfin ses doigts et je m’autorisai à respirer. La brûlure sur ma peau ne cessa pas pour autant. J’avais l’impression que ma joue était en feu, tout comme le fond de ma culotte semblait trempée. Bordel ! - Si vous acceptez de prendre un verre avec moi, je pense que c’est le meilleur des remerciements que vous puissiez me faire. Je haussai un sourcil, sceptique,et éclatai de rire. - Prendre un verre avec vous ? Rien que ça ? - Si vous voulez me donner plus, je suis preneur ! Je roulai des yeux. Son ton arrogant m’irritait, mais je ne pus m’empêcher de l’imaginer sur moi, dans un lit douillet en train de prendre ma virginité. - Un verre, juste un. - Je n’en attendais pas plus de vous. Pour l’instant. En plus d’être arrogant, il était sûr de lui ! Je me redressai et fis un pas en avant, prête à me lever sur la pointe des pieds pour me mettre à la hauteur de son visage –même si mon front n’arrivait qu’à son menton –, mais ses yeux s’ancrèrent aux miens. Une nouvelle fois, je me sentis ensorcelée par son magnétisme, et mon cœur se mit à battre la chamade tandis que les papillons se rebellaient à l’intérieur de mon ventre. Mes jambes devinrent lourdes comme jamais, mes genoux cédèrent et je tombai en avant. Dans ses bras puissants. Résumé : Joyce, ou plutôt, Anushka Pétrovia, a connu les pires horreurs en Russie, son pays natal. Peu avant sa majorité, elle décide de quitter la prison dorée où son oncle, grand parrain de la mafia, l’enferme durant des années pour la protéger. Elle arrive à Détroit, où elle ne connait personne, ce qui n’est toutefois pas un problème pour la jeune fille plutôt téméraire. Convaincue que le monde social qui l’entoure est ce qu’il lui faut pour se sentir normale, Joyce va faire la connaissance de deux hommes qui risquent de lui en apprendre bien plus que ce qu’elle aurait imaginé. Entre mensonges, mystères et trahisons, arrivera-t-elle à oublier d’où elle vient ? Son passé, qu'elle croyait avoir laissé derrière elle, n'est pas si loin puisque un ennemi est tapi dans l'ombre. Sortie prévue en Juillet 2016
Aux éditions Sharon Kena |
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