Bonjour à toutes et à tous ! Aujourd'hui, j'ai eu l'agréable surprise de recevoir la couverture de Mise en scène, réalisée par Hafida que je remercie encore. Comme vous le constatez, je ne peux vous la cacher plus longtemps^^ J'espère qu'elle vous plait autant que moi. Romance / politique américaine
Résumé : Lara et Jason se sont rencontrés au milieu d'une affaire d'État qui tourne mal, mais très vite, les deux jeunes gens tombent fous amoureux l'un de l'autre. Aujourd'hui, Lara Pacey tente de sortir du désespoir depuis la mort de Jason, quatre ans plus tôt. Sauf qu'un soir, Lara tombe sur l'origami dont elle reconnait parfaitement les pliages de son défunt mari... Entre mensonge, manipulation et trahison, l'amour pourra-t-il être plus fort ? Le roman sortira en décembre 2014 aux éditions Sharon Kena !
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Bonjour à vous, chères lectrices et lecteurs ! J'ai le plaisir de vous présenter aujourd'hui, ma nouvelle saga Romantic Policière : CŒUR CRIMINEL. Le premier tome qui s'intitule Affectation sortira aux éditions Sharon Kena au mois de novembre 2014 ! J'espère que cette nouvelle aventure avec ces deux agents exceptionnels de la criminelle vous plaira grandement Oo_oO A très vite pour un extrait, mais en attendant, voici la magnifique couverture d'Hafida (son blog) avec son synopsis. Duncan Léon n’est pas un flic comme les autres. Inspecteur dans la section criminelle de Chicago, l’agent est réputé être l’homme des enquêtes compliquées, des affaires dont personne ne veut ou que l’on ne veut confier à personne d’autre. Son passé a fait de lui ce qu’il est devenu, mais quand Holly Wilson débarque un bon matin au poste de police, se présentant comme sa nouvelle équipière, tout bascule...
Extraits : L’air quitta son corps et la pièce se mit à tourner autour d’elle. Sans qu’elle n’ait le temps de comprendre ce qui se passait, quelqu’un l’agrippa par les bras. La panique l’envahit, pensant que l’assassin de Jeff l’avait déjà retrouvée. Brutalement, elle essaya de se libérer des bras puissants qui la serraient contre son torse.
– Calmez-vous, Zoé… je ne vous veux aucun mal, fit Jayden en essayant de la maintenir. – Lâchez-moi ! Où est mon père ? s’écria-t-elle en cognant le torse, de cet étranger, à l’aide de ses poings. – Votre père est reparti à Chicago pour ses affaires… il m’a engagé pour veiller sur vous… Je ne vous veux aucun mal, répéta Jayden d’une voix plus douce, tentant vainement de calmer la jeune femme. Sa voix se fit plus rassurante. Elle cessa de se débattre et sentit son corps se vider. Jayden l’attira inconsciemment contre lui et la rassura pendant quelques secondes avant qu’elle s'écarte vivement de ce corps qui dégageait une chaleur bien trop apaisante. Lentement, elle leva les yeux vers l’homme qui lui faisait face. Elle ouvrit la bouche comme si elle voulait parler, mais aucun son n’en sortit. Jayden la dévisagea plusieurs secondes, puis il inspira profondément tandis qu’elle l’observait sans ciller. Le bleu avait toujours été sa couleur préférée. C’était celle de la mer et du ciel. Mais les iris teintés d’émeraude de cet homme ne contenaient aucune chaleur. En le dévisageant, elle se sentait glacée jusqu’aux os. *** La jeune femme s’engouffra dans la salle de bain contiguë à la chambre qui lui avait été attribuée et éclata en sanglots. Elle porta ses mains tremblantes à son visage, puis se laissa glisser contre la porte. Une fois assise sur le sol, elle ramena les genoux contre sa poitrine et inspira lentement. Elle aurait dû se douter que son père ne se serait pas contenté de la laisser sans une protection rapprochée pour veiller sur elle lui-même. Non… il avait des obligations et il ordonnait à de pauvres innocents de faire le sale boulot à sa place, pensa la jeune femme, laissant couler des larmes emplies d’amertume le long de ses joues. L’idée qu’un homme se retrouvait en danger ne l’enchantait guère. Et cet homme ! Il était bien trop jeune… bien trop charmant pour risquer sa vie pour la sienne, se dit-elle silencieusement en effaçant ses pleurs d’un geste vif. Alors que le visage de Jayden vient perturber son esprit pendant quelques secondes, elle repensa à nouveau à Jeff. Cinq années auparavant, il avait été engagé par son père, le jour d’une réception pour la première nomination de Harry la justice ! *** L’homme la scruta d’un œil sarcastique, mais il ne répondit pas. Il avait pour ordre de ne pas converser avec la jeune femme. Il était juste censé la garder ici le temps que Félix arrive. Poman lui avait également confié le faible de la captive ; c’était une ancienne junkie et il savait alors comment la blesser sans laisser de trace… Du moins, pas physiquement. Bien sûr, il aurait pu s’abstenir de remplir cette seringue de morphine, mais elle l’avait frappé et il était en colère. Il désirait se venger pour ce coup à la tête. Et puis, si elle continuait de jacasser ainsi, il était persuadé qu’il ne regretterait pas de planter l’aiguille dans sa veine et de lui injecter ce produit qui l’enverrait rapidement aux pays des Bisounours… – Que me voulez-vous ? Rodriguez roula des yeux avant d’émettre un long soupir plaintif. Il détestait entendre la voix de cette femme, et ces questions le mettaient mal à l’aise, abattant à nouveau cette vague de colère en lui. – Laissez-moi partir, je vous prie… Bon sang, elle était pire que sa mère, cette femme ! se dit-il. Le jeune homme pencha la tête sur le côté et la considéra longuement, faisant tapoter la seringue sur sa cuisse. Zoé se mit à déglutir péniblement et s’agita sur sa chaise. – S’il vous plaît, ne faites pas ça, balbutia-t-elle. – Ferme ta jolie gueule, mon ange, répondit Rodriguez en relevant la manche du haut de Zoé. Terrifiée, la jeune femme laissa une larme couler le long de sa joue tout en continuant à s’agiter. Évidemment, elle ne put parvenir à bouger car les liens qui la retenaient prisonnière étaient trop serrés. – Tu vas voir, tu vas être bien dans un instant. – Vous… ne pouvez pas faire ça… Les yeux écarquillés par la frayeur, elle fixa la pointe de l’aiguille sur sa peau, là où sa veine palpitait dangereusement. Elle ouvrit la bouche dans l’intention de le supplier, mais l’aiguille s’enfonça dans sa chair…
Extraits : Nous venions de reprendre la route depuis quelques minutes lorsque je trouvais le courage de lui parler. Je ne savais pas comment il allait interpréter ma demande ni comment penser aux actes réels que nous avions échangés tous les deux, mais je ne pouvais pas prendre le risque de nous mettre… de les mettre dans une telle situation. Je ne voulais pas être cette femme… celle qui détruit la vie d’une famille, la femme qu’il verrait en cachette alors qu’il dormait avec une autre. Tout cela serait trop difficile et je savais au plus profond de moi-même que je ne m’en remettrais pas.
Je lui jetai un coup d’œil discret puis baissai les yeux vers sa main qu’il avait posée tendrement sur la mienne. La douleur fut telle que toutes les résolutions que je m’apprêtais à lui avouer auraient disparu de mon esprit si la petite voix intérieure, ma conscience, ne m’avait pas donné la force de passer outre toutes les sensations exquises que nous avions savourées pendant le déjeuner. Je pris alors une grande inspiration, me rendant compte à cet instant que la voiture venait de s’arrêter au feu tricolore. Nous étions presque arrivés sur le site et il fallait que je fisse vite, mais ma vue était brouillée par les larmes. – Sarah ? Qu’est-ce que tu as ? – Il… il faut qu’on attende, Went, lançai-je enfin en prenant sa main qu’il venait de poser sur ma joue. Il faut… – Non, Sarah… m’interrompit-il. Je sais ce que je désire le plus au monde, j’en suis sûr… c’est toi… je t’aime depuis toujours, Sarah… – Je t’aime aussi, Went, mais… – Chut, s’il te plaît. On a déjà eu cette discussion tout à l’heure. Je parlerai à Jenna dès mon retour et... *** Ce fut un supplice d’ouvrir les yeux. Je me sentais si bien, comme si je m'étais mise à flotter. Mais les voix que je reconnus au loin m’interdisaient de rester dans cette apesanteur agréable, réclamant ma concentration encore un peu. J’ouvris alors les paupières puis je fronçai les sourcils avant d’étudier l’endroit où je me trouvais... une chambre d’hôpital. Je me souvins alors… La soirée chez Paul, mes discussions avec Dom, Sarah, l’inquiétude de Went. Nous étions rentrés à la maison avec Maddy. Elle s’était endormie dans la voiture et Went s’en était occupé avant de me rejoindre au salon. Il avait l’air si triste, si coupable lorsqu’il avait posé son regard sur moi avant de me rejoindre sur le canapé. Nous n’avions pas à parler, les mots étaient inutiles. Il s’était contenté de m’attirer contre lui et j’avais ressenti ce besoin de vivre cet amour encore une dernière fois. Pourtant, dès que le visage de Sarah m’était revenu en mémoire, j’avais balayé cette pensée de ma tête et savourai l’étreinte de celui que j’aimerais à jamais. Pendant de longues minutes, nous étions restés dans les bras l’un de l’autre puis il avait décidé qu’il était temps pour nous d’aller se coucher. J’étais épuisée, affaiblie par ma maladie, mais aussi par toutes les émotions que j’avais éprouvées depuis ces derniers jours. Je n’avais su empêcher Went lorsqu’il m’avait soulevée dans ses bras pour m’emmener à l’étage. Je lui avais murmuré sans m’en rendre vraiment compte que je voulais rester contre lui cette nuit-là. Il m’avait souri tendrement et nous nous étions endormis, blottis dans les bras l’un de l’autre. Je me concentrai davantage sur cet instant, essayant de me souvenir de ce qu’il s’était passé ensuite. J’entendais Went me supplier d’ouvrir les yeux, mais je n’y arrivais pas malgré les efforts que je tentais pour voir son visage, comme si une imposante barrière lumineuse s’était dressée entre nous. Je me souvins d’avoir senti ses larmes sur mon visage et la douleur de mon cœur s’était accentuée alors que je redoublais d’efforts pour ouvrir les paupières. Mais rien n’y fit. Mon corps ne m’obéissait plus, épuisée, je m'étais endormie, entendant au loin ses appels inquiets et suppliants pour que je reste auprès de lui. Sortant de mes souvenirs, je sentis une larme rouler le long de ma joue. Je compris que je n’en avais plus pour très longtemps.
Extraits : Je ne m’étais pas rendu compte à quel point le souvenir des dernières années était toujours si bien présent en moi. J’avais beau secouer la tête pour éviter de penser à ce que je trouverais dans les prochaines minutes, mais rien n’y faisait…
Tout était pareil depuis il y a un peu plus de quatre ans. Rien n’avait changé. Fidèle à ma promesse, j’étais revenue, le cœur déchiré… tout comme il l’avait été lorsque j’avais fui la demeure familiale. Non pas à cause de l’un de ses membres, quoique… je devais le préserver. Qu’aurait-il pensé s’il avait su ? Je lui devais au moins ça, partir avant que je ne le fasse souffrir plus encore. Ce n’était plus le cas à présent… Je fermai les paupières et appuyai ma tête contre le dossier du siège de la voiture, garée devant cette maison où j’avais grandi. J’étais son unique fille, mais aussi la cause de son déchirement. Sébastien, mon frère aîné n’avait su m’ôter la culpabilité que je ressentais malgré toute l’attention et la gentillesse qu'il me portait. Notre père me rejetait sans cesse et je ne pouvais le lui en vouloir… Après tout, en venant au monde, je lui avais enlevé l’amour de sa vie. Au souvenir douloureux du passé, mes yeux picotèrent. Grands ouverts, ils étaient rivés droit devant, repoussant tout simplement l'envie de regarder sur la gauche. J’éclaterais sans doute en sanglots et je me le refusais. Ce n’était pas envisageable. Je revenais pour lui – mon frère – et personne d’autre. Il avait besoin de moi. Notre père était décédé depuis plus d’une semaine, et ce, malgré les efforts de Séb pour me convaincre de lui faire un dernier adieu, j’avais tout bonnement manqué les funérailles. *** Le cœur déchiré, je le fixai tandis qu’il reculait, les bras ballants. Un nœud se forma dans ma gorge alors que je compris qu’il n’allait plus rien faire pour changer ce scénario dont j’avais pourtant rêvé durant ces dernières années. Tout était terminé… Tout était enfin fini… – Je suis vraiment désolé… Je… je ne veux pas te perdre, Sarah… J’ouvris les paupières à ces mots qui résonnèrent en moi comme un supplice en écho à mon cœur. Je ne le voulais pas non plus. Non, je n’accepterais jamais de le perdre. – Nous sommes amis, Went. Tout se passera bien, je te le promets. On est amis, répétai-je dans un souffle, constatant qu’il restait immobile à me fixer comme si c’était la dernière fois qu’il me voyait. – D’accord… pardonne-moi, je ne sais pas ce qu’il m’a pris, répondit-il en posant sa main sur la poignée de la porte, prêt à l’ouvrir et à disparaître avant d’aggraver la situation. – Went ? – Oui ? – Promet-moi d’oublier et que tout sera toujours pareil ? lui demandai-je, laissant la dernière larme couler le long de ma joue. – Si c’est ce que tu veux… je te le promets, acquiesça-t-il en ancrant son regard humide de larmes dans le mien avant de sortir. Une fois la porte refermée, je plaquai mes mains contre mes lèvres afin d’éviter qu’un son n’en sortît. Je m’étais efforcée de ne pas craquer, mais à cet instant, j’étais seule. Je fermai les yeux, le corps parcouru de sanglots que j’étouffais fortement dans mes paumes et me laissai glisser jusqu’au sol, éraflant mon dos contre la paroi métallique, aussi froide que mon cœur l’était à présent.
Extraits Sara avait eu du mal à se remettre de ses émotions durant les deux premières heures qui suivirent la fin de l’opération chirurgicale de Tyler. Elle avait pourtant essayé de se reposer à plusieurs reprises dans son bureau où Anna avait demandé d’éviter de la déranger à toute l’équipe, mais il lui était impossible de retrouver son calme et de fermer les yeux.
Elle était restée assise sur le canapé, revivant le passé par flashs qu’elle tentait de refouler. Mais son esprit n’était plus capable de recevoir ses ordres et lui montrait sans cesse le visage de son ancien petit ami qu’elle n’avait jamais pu oublier… D’ailleurs, c’était la constatation qu’elle s’était faite… Elle devait bien se l’avouer, elle n’avait jamais réussi à sortir le jeune homme de sa tête ni de son cœur. Intérieurement, Sara était paniquée, complètement désemparée face à cette arrivée qui venait de réveiller ses vieux démons. Mais elle savait également qu’elle devait faire preuve de sagesse et, en tant que médecin, elle ne pouvait se permettre de mélanger ses sentiments affectifs dans son travail. Alors, pour sa conscience, elle décida de se lever dans l’intention de prendre des nouvelles de ses deux patients. Tandis qu’elle arrivait près de la porte de son bureau, elle croisa son reflet dans le miroir qu’elle avait accroché sur le mur et se figea. Lentement, elle leva la main vers son visage qu’elle caressa d’un geste hésitant. – Mon dieu… souffla-t-elle avant de passer ses mains plus vigoureusement sur son visage afin d’effacer les traits de la fatigue qui s’étaient installés. Ensuite, elle prit une profonde inspiration puis sortit tout en rajustant sa blouse. – Sara ? Qu’est-ce que tu fais ? La jeune femme se tourna vers son amie et esquissa un sourire. La réponse d’Anna fut un regard réprobateur qu’elle lui adressa plus intensément encore. – Tu n’as pas dormi, n’est-ce pas ? – Je suis si affreuse ? – Tu as la tête d’une mourante, Sara ! – Je me reposerai tout à l’heure. – Tu finis à dix-sept heures ce soir et tu as tes visites qui commencent à… Elle s’interrompit, jetant un coup d’œil vers sa montre. – Dans moins de deux heures ! – Je sais… – Tu ne vas pas tenir très longtemps si tu continues. La jeune femme soupira d’agacement puis fit un pas avant de se retourner vers Anna. – Ne fais pas comme Katie, s’il te plaît, Anna. Je n’ai pas besoin qu’on me mette au lit, qu’on me dise ce que je dois faire… je vais voir Monsieur Maclas et Monsieur Wilson, ensuite je passe dans la salle des internes pour le topo et je ferai mes visites. D’accord ? Anna la contempla longuement puis acquiesça d’un signe de tête, préférant ne pas insister devant l’air autoritaire du médecin. *** L’hiver avait repris ses droits. La verdure était recouverte par un épais manteau blanc. Au-dessus d’elle, le ciel disparaissait sous les nuages sombres de cette fin d’après-midi. – Tu me manques tellement, souffla-t-elle en fermant les paupières. À chaque fois qu'elle venait sur sa tombe, elle éprouvait ce pincement au cœur qui l’étreignait douloureusement, mais elle restait toujours pendant un long moment. Aujourd’hui, elle restait pensive, se remémorant les bons et mauvais souvenirs. Sa vie n’était plus la même depuis ces quatre années.
Extraits : Décidée cette fois à lui tenir tête, elle referma la boîte sans ôter la fine étoffe de papier qui protégeait le tissu et descendit avec le paquet sous le bras. Lorsqu’elle pénétra dans la cuisine, Emma écarquilla les yeux d’appréhension en découvrant son regard brillant de colère.
Frank Jenkins était toujours en conversation avec son interlocuteur et sursauta légèrement lorsque la boîte claqua sous son nez sur la table. Il leva la tête et fusilla sa fille d’un regard noir. – Je dois vous laisser, j’ai un petit problème à la maison. Très bien, Derek, oui… oui, je le lui dirai, à bientôt. Furibond, il raccrocha et se leva de sa chaise. – Tu peux me dire ce qui t’a pris ? Elle ne te va pas ? – Je n’en sais rien ! – Comment ça, tu n’en sais rien ? Tu vas essayer cette robe et… – Non ! Interdit, le gouverneur ouvrit des yeux ronds et la fixa avant de tourner la tête vers Emma qui voûtait les épaules. – Je t’ai dit que je ne voulais pas venir à ta réception, papa ! Ce n’était pas la peine de m’acheter cette robe… – Tu iras, Sara ! – Non, je n’ai pas envie d’y aller. Tu ne peux pas m’y obliger… Frank entrouvrit la bouche pour rétorquer mais la referma, remarquant que sa fille croisait les bras, décidée à le pousser à bout. Il fit quelques pas dans la pièce, se frottant le visage vigoureusement avant de se retourner vers elle. – Je ne crois pas m’être montré très exigeant avec toi, mais cette fois… – Tu plaisantes ?! Toi ? Pas exigeant ? Outré qu’elle lui réponde ainsi, il serra les mâchoires et tendit la main vers elle. – Donne-moi ton portable. Surprise, la jeune fille écarquilla les yeux. – Pourquoi ça ? – Il t’est confisqué et tu essaies cette robe tout de suite ! Même si je dois te traîner à cette réception par les cheveux, je le ferai. – Je te déteste ! – Je sais. Donne-moi ton portable et... tout de suite ! Les larmes aux yeux, elle le sortit de sa poche et le plaqua dans la paume de sa main ouverte d’un geste rageur. Satisfait, Frank poussa un soupir de contentement et prit la boîte avant de la lui mettre dans les bras. – Va essayer cette robe. Tu récupéras ton téléphone dimanche. Furieuse d’être punie de cette façon, elle allait rétorquer, mais il s’écarta pour qu’elle puisse passer. Alors, elle le foudroya d’un regard embué de larmes et obéit. – Ne claque pas… La porte se ferma violemment, lui coupant la parole. – … la porte, souffla-t-il. Mais qu’est-ce qu’il lui prend ? Emma le fusilla d’un regard froid et se tourna vers le plan de travail en secouant la tête. Quant à John, il se leva de sa chaise et contourna la table avant de passer devant le gouverneur sans lui accorder une quelconque importance. – Où allez-vous, John ? Serrant les poings, il s’arrêta près de la porte et se tourna vers lui. – Réconforter votre fille, Monsieur le Gouverneur ! *** Dans la maison du gouverneur, personne ne se doutait qu’un drame venait de se produire jusqu’à ce qu’Emma entende à la station de radio que le fils du brillant avocat était entre la vie et la mort, suite à un accident de la route. L’assiette qu’elle était en train de sortir du placard tomba sur le sol, se brisant en mille petits morceaux à travers toute la pièce. John pénétra dans la cuisine en entendant ce fracas violent et accourut vers elle. – Emma ? Emma ? Que vous arrive-t-il ? Choquée, la gouvernante ne répondit pas, se contentant de secouer la tête comme si elle se trouvait à mille lieues de l’endroit bien que John la secoua par les épaules. Revenant à elle peu à peu, elle regarda John et plaqua une main contre ses lèvres afin d’étouffer le cri d’horreur qui jaillit de sa gorge. – Sara ! Il leur avait fallu quelques minutes pour reprendre leurs esprits après l’écoute du terrible accident de Tyler qui passait sur les ondes de la radio. Puis, John avait pris les choses en main, Emma étant trop absorbée dans les nombreux essais de contacter sa jeune protégée. John revint dans la cuisine d’un pas précipité puis se dirigea vivement vers la gouvernante qui pleurait à chaudes larmes. – Vous avez réussi à la joindre ? Emma ?! cria-t-il en la secouant légèrement par les épaules. – Non ! Oh mon dieu ma petite Sara… Elle ne répond pas à son portable, c’est toujours la messagerie. – Où elle peut être, bon sang !? – Vous avez prévenu le gouverneur ? – Oui, il a appelé lui-même le lycée de Sara et à priori, elle n’y est pas allée... Je ne comprends rien… Où est-elle ? – Elle n’était pas avec Tyler… – Non, elle est peut-être à l’hôpital. Je vais m’y rendre. Le gouverneur ne devrait pas tarder. Emma hocha la tête et essuya ses larmes. Elle devait reprendre ses esprits et tenter à nouveau de joindre la jeune fille pour que tout le monde soit rassuré. Mais quelques minutes plus tard après le départ de John pour l’hôpital, son essai resta infructueux.
ExtraitsExtrait 1. Arrivée devant le lycée, mon esprit était toujours brouillé par ce qui venait de se passer avec Halek. C’était comme si quelque chose avait changé entre nous, mais je ne pouvais pas mettre exactement les mots sur ce que c’était… et cela me faisait peur. Je craignais fortement de perdre celui qui avait toujours été là pour moi, sacrifiant son existence pour me protéger, allant au-delà de tout afin que je sois heureuse. Je soupirai longuement, tentant vainement d’effacer les pensées de mon esprit quand je vis au loin, près de la porte d’entrée de l’établissement, une jeune fille qui attira mon attention. Elle semblait être de ma taille, c’est à peine si elle avait quelques centimètres de plus que moi. Ses longs cheveux étaient tirés en arrière, coiffés en une queue de cheval, et ses yeux… ils étaient baignés de larmes. Je m’avançai sans réfléchir davantage à ce que je faisais et, une fois à quelques mètres d’elle, je me stoppai. Elle leva la tête et me fixa avec de grands yeux verts – presque aussi verts que les miens. Mais dans son regard, je devinai parfaitement l’immense douleur qui la submergeait. Elle appréhendait également que je lui pose des questions sur son état. Alors, je repoussai l’idée et me concentrai sur les traits de son visage. J’entrai immédiatement dans ses pensées et une douleur aiguë vint me traverser tel un tsunami puissant à tel point que je me penchai vers l’avant, le visage tordu par les maux que j’éprouvais. Je me repris bien vite. Néanmoins, pas aussi rapidement que je l’aurais voulu car ma respiration resta haletante pendant quelques secondes. Je pestai, contrariée par les émotions que cette fille venait de me transmettre sans le vouloir. Jennifer Hage désirait mettre fin à ses jours. Cette décision était prise depuis un moment et elle s’apprêtait à le faire… aujourd’hui. Une sonnerie stridente me fit reprendre mes esprits. Une foule d’élèves passa à mon côté, me bousculant au passage, je les foudroyai du regard alors que je me rendais compte que Jennifer avait disparu. – Merde, sifflai-je, irritée. Je suivis les autres, saluant d’un hochement de tête le surveillant qui attendait que tous les élèves soient entrés pour fermer les portes. J’aurais dû suivre les personnes de ma classe que j’avais reconnues, mais je n’en fis rien. Je tournai sur ma droite et patientai jusqu’à ce que la voie fût libre derrière le muret de la cage d’escalier. Une fois le brouhaha des couloirs disparu, je sortis de ma cachette et me concentrai davantage pour retrouver la suicidaire. Pendant une minute de réflexion, je me demandai les raisons qui me poussaient à la retrouver. J’aurais dû me ficher royalement de ce qui allait se passer pour cette fille, mais quelque chose en moi me poussait à la retrouver le plus vite possible. Ce que je fis. Dans un brouillard quasi impénétrable, je remarquai son ombre, touchant pratiquement le soleil qui baignait la plateforme sur laquelle Jennifer se trouvait. Très vite, j’ouvris les yeux et me précipitai vers les marches. Elle était sur le toit. Vivement, je me ruai vers l’endroit et atteignis la porte. Lorsque je l’ouvris, la jeune fille se tourna vers moi. Elle possédait un regard effrayé. Je m’approchai immédiatement sans plus attendre. – Viens ici, c’est dangereux, lui dis-je en tendant la main vers elle. Elle secoua la tête, laissant une larme s’échapper de sa paupière. Debout sur la corniche mesurant à peine dix centimètres de large, elle resta immobile tandis que je piétinais le sol d’impatience. – S’il te plaît, ne fais pas ça. – Pourquoi ? Plus rien ne me retient dans ce monde… – Je sais, soufflai-je, comprenant mieux que personne les raisons de cette décision désespérée. – Tu sais ? bredouilla-t-elle, interloquée. Elle me fixa comme si l’envie de me tuer la saisissait. – Comment ça, tu sais ? Je ne te connais pas et… tu ne sais rien de moi. – Tu te trompes, rétorquai-je en avançant d’un pas. Oh, ne bouge pas. Tu devrais descendre de là, Jennifer. – Comment tu… – Ce n’est pas important. Ce qui compte, c’est que tu descendes, tu pourrais tomber et… – Mais c’est ce que je veux ! Je plissai les yeux, cherchant dans son esprit ce qui pouvait encore la retenir ici. Malheureusement, je ne vis rien qui puisse la convaincre. Cette fille était l’être le plus malheureux que j’aie jamais rencontré. – Tu sais… j’ai moi aussi perdu mes parents. Je vis avec mon oncle depuis toujours, et… ce n’est pas toujours facile, tu sais. Nous ne faisons que déménager un peu partout et… je n’ai jamais eu d’amie à qui me confier. Je m’interrompis, espérant que mes confessions l’aideraient à revenir sur sa décision. Je n’en étais pas très convaincue, mais je distinguai clairement l’hésitation et, surtout, l’incompréhension dans son regard. – Pourquoi me racontes-tu ça ? – Je ne sais pas, avouai-je en haussant les épaules. Mais, je voulais que tu saches que… même si aujourd’hui, tu te sens abandonnée de tous et que tu n’as pas le goût de continuer, rien ne dit que demain, tu ne pourrais pas faire une rencontre qui changerait ta vie. Un rire fusa. Je fronçai les sourcils, cherchant à savoir d’où il provenait, mais je ne vis rien. – Tu as entendu ça ? – Quoi ? demanda Jennifer, surprise. – Non, rien, mentis-je, perturbée. – Tu devrais retourner en cours. Comment t’appelles-tu ? – Jade. Je viens d’arriver et… – Tu ferais mieux d’aller en cours alors. Tu seras vite pointée du doigt par les professeurs si jamais tu sèches… – J’ai une bonne raison, ne t’inquiète pas. Ils comprendront. – Quoi ? Tu ne dois pas leur dire que… – Alors, tire-toi de cette corniche ! rétorquai-je sans quitter son regard, sachant à présent que le fait de savoir ce que penseraient les gens l’incommodait. Elle secoua la tête à nouveau. – S’il te plaît… approche-toi, nous discuterons un peu toutes les deux, insistai-je. Le temps me parut s’écouler plus lentement. J’attendis sa réponse, puis, tout à coup, le rire fusa à nouveau, plus fort et plus ténébreux. Je plissai les yeux, laissant mon esprit s’évader aux alentours afin de découvrir celui qui se moquait ouvertement de moi. Si je le tenais entre mes mains… – D’accord. La voix de Jennifer me fit perdre le fil. Je levai les yeux vers elle tandis qu’elle sautait enfin devant moi. Soulagée, je laissai un soupir s’échapper de mes lèvres avant de lui sourire. Je m’avançai alors d’un pas vers elle et posai mes mains sur ses épaules. Je me concentrai davantage sur ses yeux et, soulagée de parvenir si facilement à me fondre dans ma condition de vampire, je murmurai : – Ne bouge pas, je ne vais pas te faire de mal. Tu oublieras notre rencontre et aussi la décision que tu as prise. Tu profiteras de ta vie, qu’elle soit plus ou moins belle. Tu m’as comprise ? Elle hocha la tête sans rien dire. J’exultai. – Tends le bras, lui ordonnai-je. Elle le fit sans demander quoi que ce soit et je savourai intérieurement ma petite victoire. Et, tandis que je retenais péniblement le monstre en moi, je pris son poignet entre mes doigts et le portai à mes lèvres. Je levai les yeux vers son visage, espérant que son esprit ne se rebellerait pas à mon désir, et plantai mes dents dans sa chair. Je fermai les paupières totalement conquise par la délicieuse saveur du sang chaud et frais. Il me fit un bien fou. Je comptai mentalement jusqu’à cinq et desserrai les doigts autour de son poignet. La force que me prodiguait le sang humain coulant dans mes veines me rendit presque incapable de la relâcher, mais tant bien que mal, je retirai son bras de mon visage et m’essuyai les lèvres. Jennifer me fixait avec un demi-sourire. Je le lui rendis, étonnamment surprise de cette réaction. Habituellement, mes proies gardaient le regard vide, inexpressif jusqu’à ce que je les renvoie. Elle, elle était différente. Extrait 2 Le soleil s’était éclipsé, faisant place à des nuages bien plus sombres. Il allait pleuvoir, me semblait-il. Sur les ondes, la chanson du groupe Scorpions résonna à mes oreilles. Je repris mon footing tranquillement tout en me remémorant les péripéties de ces derniers jours. Le déménagement, l’arrivée d’une tante insoupçonnée, le journal de maman, et aussi le changement qui s’était opéré entre Halek et moi m’avaient bousculée bien plus que je ne l’aurais imaginé. J’étais perdue. Dans ma tête, tout était embrouillé et je ne savais comment régler tous ces combats tumultueux. Partir serait sans doute la meilleure des solutions, me dis-je en continuant de fouler le sol. De suite, je m’administrai une claque mentale. Je ne pouvais faire cela à Halek. Il avait toujours été là pour moi, et ce, depuis ma naissance, je ne pouvais décidément pas le remercier de cette façon, ce serait pitoyablement horrible pour lui — comme pour moi. Un sentiment de culpabilité s’immisça en moi. J’eus alors une pensée pour ma mère. Ma pauvre mère qui était convaincue que son unique amour aurait pris soin de sa propre chair. Je secouai la tête en serrant les mâchoires. Le seul fait d’y penser me submergea d’une vague de colère impitoyable. Je lui en voulais… profondément. À cet instant, je pris conscience que j’étais arrivée à la fin du parcours et je sortis du parc. Toujours à petites foulées, je me dirigeai sur la droite, ne sachant vraiment pas où aller, mais je m’en fichais. Je ressentais encore le besoin d’être seule avec mes pensées et mes réflexions. Les musiques s’enchaînaient sur la station. Je ne les écoutais pas vraiment, mon attention étant portée sur la solution que je devais trouver pour me sentir soulagée. Si je devais composer la liste de ce que j’avais à faire pour avoir l’esprit serein, elle serait longue… mais surtout complexe. * Un : Trouver mon père pour lui dire de vive voix ce que je pensais de lui. * Deux : Terminer de lire le journal de ma mère. * Trois : Remercier mes familles paternelle et maternelle pour m’avoir abandonnée, préférant croire aux débilités des Êtres de lumière. * Quatre : Comprendre ce qui se passait avec Halek — même si j’en avais une vague idée. * Cinq : Trouver Tara… Non, le numéro cinq n’était pas réellement obligatoire, mais je n’aurais su dire ce qui venait de me pousser à penser à cette femme. Elle avait dû oublier Léa après toutes ces années… et moi-même par la même occasion. Ho, et une sixième… * Six : Trouver qui se moquait ouvertement de moi lorsque j’étais en pleine réflexion. Énervée, je m’arrêtai et pris conscience de l’endroit où je me trouvais. Une ruelle sombre étonnamment effrayante. Je regardai autour de moi, tournant légèrement sur moi-même quand le rire fusa. Je serrai les poings avant de retirer mes écouteurs que je rangeai dans ma poche. Les mains sur les hanches, je me retournai encore pour inspecter les alentours. Encore ce rire et, cette fois, il me sembla plus près, beaucoup plus près. – Qui êtes-vous ? Je n’obtins aucune réponse. – Sale lâche ! aboyai-je, furieuse. Montre-toi ! Le rire fut alors plus intense, plus terrifiant. Je me mis à déglutir et je soufflai le prénom de mon protecteur. – Halek… Je secouai la tête, pestant intérieurement. Il ne pouvait m’entendre, je ne savais d’ailleurs pas où je me trouvais. Je commençais à prendre peur. L’impression d’être en danger se confirmait à chaque seconde où j’écoutais ce rire fuser encore et encore. – Allez vous faire foutre ! crachai-je dans l’intention de revenir sur mes pas. Ce que je serais parvenue à faire si trois jeunes hommes ne s’étaient pas avancés vers moi. Figée, je les fixai à tour de rôle. – Que fais-tu ici, beauté ? Je reculai lentement ; être seule dans une ruelle avec trois hommes saouls m’effrayait un peu. – Hé, ne t’en vas pas, magnifique, on pourrait avoir du plaisir, dit celui à ma droite, me faisant frissonner. Ils s’avancèrent lentement vers moi, me faisant reculer encore plus. Mon dos frappa quelque chose de dur et de froid et je pivotai pour voir un mur de briques crasseux. Je grognai, m’insultant mentalement de m’être aventurée dans une ruelle avec impasse. – Je dois… dois rentrer à la maison, bégayai-je. – Tu ne vas nulle part, chérie, ricana l’homme au centre. J’essayai de les éviter, mais je n’arrivais pas à les contourner, leurs grandes et larges carrures ne me permettant pas de partir. – Alors, ma jolie, on se promène seule ? Ce n’est pas très prudent, tu sais. Il pourrait t’arriver malheur... Une main vint encercler ma gorge. Soudain, je sentis la langue de l’homme caresser mon cou dénudé et une main descendre vers le bas de mon ventre. Je me sentis alors prise de nausées, les larmes me montant aux yeux. Je tentai de trouver une solution et, surtout, de me concentrer, j’en avais besoin pour affronter ces monstres. – J’espère pour toi que tu as de l’argent, sinon tu vas devoir me payer autrement. Pour toute réponse, un rire s’éleva. Ce rire… je plissai des yeux. – Qu’est-ce que tu as ? me demanda l’homme de gauche. – Vous… avez entendu ? Ils se jetèrent un regard incompréhensif. – On fait le coup, c’est une cinglée. Je compris enfin que cette moquerie m’était adressée. La colère gronda dans ma poitrine et, tandis que l’autre continuait à me lécher le cou, je me figeai, trouvant la force de les mettre au sol. D’un geste calculé, rapidement grâce à ma condition de vampire, je broyai la main qui entourait ma gorge et contournai vivement l’homme. Sous le choc, les deux autres me fixèrent avec de gros yeux tandis que je tenais leur ami à ma merci. J’entrouvris alors les lèvres, voulant les effrayer davantage, et le monstre en moi prit le dessus. Ma raison s’était éteinte, laissant place à l’appétit qui s’éveillait. Je plantai avec énergie mes dents dans sa carotide sous le regard écarquillé des soulards. Je ne lâchai pas ma proie, savourant le sang qui s’infiltrait avec soulagement dans ma gorge. Je me sentais revivre, comme si toutes mes cellules venaient de se multiplier pour se reformer ensemble. Je redoublai de force et d’énergie. Je lâchai enfin l’homme, inerte au sol, aux pieds de ses deux complices qui firent un pas en arrière. – On… on rigolait… balbutia le petit trapu. Je lui souris, amusée par la situation et la peur dans ses yeux. Je m’avançai vers lui et l’attrapai par son tee-shirt sale avant de l’envoyer dans les airs d’un coup de pied bien placé. Ce fut au moment même où le corps de ma seconde victime retombait lourdement au sol que le rire se fit entendre. Je me redressai, me mettant en position d’attaque. Le monstre en moi était bel et bien réveillé et je le laissai prendre les commandes sans aucun scrupule. J’étais sur le point de m’adresser au propriétaire de ce rire quand le dernier homme leva les mains en signe de reddition. – Je… suis désolé… – Cours vite avant que je ne t’arrache la tête, grognai-je.
Extraits J’essaie d’ouvrir à nouveau les paupières, mais le moindre mouvement me fait si mal que je les referme aussi vite.
Je reste dans l’obscurité, à demi somnolente. Mon crâne est douloureux… si douloureux que je prie qu’il en finisse avec moi rapidement. J’entends au loin des murmures… Puis, plus rien… J’ai peur… Curtis n’est pas seul. Mon Dieu… Que va-t-il faire de moi ? Michael… Je ne cesse de penser à lui, au mal qu’il doit éprouver à cet instant. De nouveau, j’entends de faibles sons me parvenir. Dans un ultime effort, je me concentre tant bien que mal et ouvre les yeux. Dans un épais brouillard, je distingue la pièce dans laquelle je me trouve. Elle est assombrie par des volets qui ont été fermés. J’ai l’impression que dehors, il fait déjà nuit. Aucune lueur ne parvient à filtrer des lamelles de la persienne. Où suis-je ? J’essaie d’analyser la situation dans laquelle je me trouve. Rapidement, un sanglot s’échappe de ma gorge asséchée, en remarquant que je suis ligotée sur un lit. Dans un faible mouvement, je ressens quelque chose qui retient mes chevilles, les serrant durement contre ma peau fine. Pour mes mains, c’est la même chose. Elles sont maintenues, à la tête du lit, par des liens serrés. Je tente de tirer dessus, mais je n’ai pas assez de force pour y parvenir. Des larmes coulent le long de mes joues meurtries. Je tourne la tête et découvre une chaise à côté de moi. Une table de chevet est disposée près de ma main droite, face à cette chaise sur laquelle Curtis a dû prendre un malin plaisir à m’observer pendant de longues heures. Une petite lampe se trouve sur la table et à son côté, trois boîtes de médicament, un verre d’eau rempli et une seringue qui effraie ma vue. Mon prénom est prononcé quelque part dans la pièce d’à côté. Une voix de femme. Puis celle que j’aurais voulu ne plus jamais entendre. Je referme les paupières, espérant que tout ceci ne soit qu’un terrible cauchemar. *** Michael La tension est presque palpable dans la salle à manger de Paul à l’arrivée d’une jeune femme. Je la fixe, la détaille avec un regard soupçonneux depuis un coin de la table, éloigné de Conelli et McDonell qui restent figés à son entrée. Elle est aussi grande que Logane, mais sa posture lui donne beaucoup plus d’assurance. Vêtue d’un pantalon et d’une veste de cuir, elle me lance un regard noir avant de le reporter vers McDonell qui est le premier à s’avancer vers elle. L’inconnue ôte, de ses lèvres, la cigarette qu’elle fume et lui sourit tout en déplaçant, de son front, une mèche brune qui s’est échappée de sa queue de cheval. – Manson ! Tu as fait vite, lui dit-il en la saluant d’un signe de la tête. – Ouais, comme toujours. Tu peux m’en dire plus ? – Toujours aussi rentre-dedans, entends-je Conelli marmonner avant de soupirer d’agacement. – Je vais t’expliquer… tu me laisses cinq minutes ? Elle hoche la tête et le suit du regard tandis qu’il se dirige vers la cuisine pour rejoindre Paul et Emma. Je reste silencieux, baissant les yeux vers mes mains jointes sur la table lorsque son regard inquisiteur me scrute. Du coin de l’œil, je la vois s’avancer vers la longue table où je me tiens, ainsi que trois agents qui esquissent un sourire tout en discrétion. Je me demande ce qui leur arrive ? Est-ce cette femme qui les amuse ? Soudain, j’ouvre les yeux en grand alors qu’elle crache sa fumée devant le visage de Conelli qui reste planté devant elle. Puis, il baisse le regard vers la coupelle où les cacahuètes sont installées pour les agents. Elle écrase sa cigarette. – Eh ! C’est pas un cendrier ! râle Conelli en la foudroyant d’un regard désapprobateur. – Je sais, répond-elle calmement. – T’as vraiment pas changé, toi ! Toujours aussi je-m’en-bats-les-couilles des choses qui ne t’appartiennent pas ! – Et alors ? Il a l’air désemparé et secoue la tête avant de prendre une inspiration tandis que les trois autres agents rient dans leurs moustaches. Amusé, je serre les lèvres pour éviter de laisser échapper un léger rire malgré la situation délicate dans laquelle Logane se trouve… ce qui me ronge… amèrement… – Mais tu sais où on est ici ? – Heu… ouais ! Galien m’a prévenue. C’est la baraque du plus grand réalisateur du moment de toute la Californie, nan ? – C’est exact ! Alors, tu peux respecter ces gens un minimum, non ? – Heu… bien sûr… Mais qu’est-ce qui te prend au juste, Conelli ? Ne me dis pas que tu te fais du souci pour ce foutu cendrier ou… ta coupelle ? Il a assez de fric pour s’en payer, bordel ! Je déglutis péniblement, surpris par le langage de cette femme. – Ho je vois ! reprend-elle avant de prendre une profonde inspiration. Je t’ai tellement manqué que t’es énervé de ne pas avoir assez de contrôle sur ta petite chose ? T’inquiète pas, mon chou, je suis tout aussi excitée que toi de retravailler ensemble sur cette affaire. On va bien s’amuser, tu verras . Je n’en reviens pas… Elle prend cette affaire pour un jeu ? Et Conelli qui reste la bouche ouverte, incapable de la remettre à sa place ! Furieux, je me lève d’un bond et sors de la pièce rapidement. Il faut que je m’entretienne avec Galien… Et tout de suite. Je le trouve avec Paul et d’Emma. La discussion s’arrête dès qu’ils m’aperçoivent. – Je peux vous parler ? demandé-je sèchement à l’adresse de Galien. – Bien sûr, répond-il en hochant la tête avant de me faire comprendre d’un signe de la main de le suivre à l’extérieur. – Michael… – Laisse-moi, Paul, soufflé-je en évitant sa main qu’il tente de poser sur mon bras pour me retenir.
Extraits : Je m’effondre enfin sur le canapé, poussant un long soupir de lassitude.
Je viens de raccompagner la dizaine de pompiers à la porte de chez Logane. Le feu s’était rapidement déclaré, mais heureusement que tout a été maîtrisé à temps. Je ferme les yeux, épuisé par les événements. Logane avait éclaté en sanglots dans mes bras alors que je me sentais encore bouleversé par cette terrible frustration. Bien sûr, je m’étais très vite repris pour la consoler au mieux. Tout le repas qu’elle avait préparé avec amour s’était simplement envolé en fumée. Sa cuisine était à présent dans un état pitoyable. Les murs étaient cramoisis par une épaisse fumée dégoûtante. L’odeur était tellement atroce et l’air irrespirable que le chef de la caserne, qui s’était déplacé avec ses hommes, avait réussi à persuader Logane de partir de chez elle quelques jours, le temps que l’odeur disparaisse... À court de patience, j’avais pratiquement crié sur elle pour qu’elle sorte immédiatement de la maison. Elle m’avait lancé un regard furieux et m’avait arraché le trousseau de clés que je lui tendais. J’inspire profondément et maudis inlassablement d’avoir encore été autoritaire avec elle, alors que ma gorge est tiraillée de picotements. Je me lève d’un bond et vérifie que toutes les portes sont fermées. Je laisse la fenêtre de la cuisine entrouverte sur les conseils prodigieux des soldats du feu et sors sur la terrasse. Quelques minutes plus tard, j’entre dans ma chambre et souris légèrement à la vue de Logane qui est paisiblement endormie dans mon lit. Je m’avance vers la salle de bain et prends une douche afin de me débarrasser de l’odeur insoutenable de brûlé Dix minutes plus tard, vêtu uniquement d’un boxer, je m’approche lentement. Logane est allongée sur le ventre, la tête enfouie dans l’oreiller. Je soulève un peu la couverture pour m’y glisser. Aussitôt, le désir m’assaille en constatant qu’elle ne porte rien. Lentement, je pose une main sur son dos avant de la descendre le long de sa colonne vertébrale. Elle bouge légèrement, émettant un grognement faible. Je continue ma caresse et dépose un baiser sur son épaule. Elle frissonne. *** J’essaie d’ouvrir une paupière, mais je me sens étrangement légère, sans force. Que s’est-il passé ? Une chaleur envahit ma main droite alors que je me sens frigorifiée… Mike… C’est lui... Je redouble d’effort pour lever mes paupières lourdes qui me pèsent. Je suis groggy. J’ai la nausée. Alors que je me sens de plus en plus mal, j’essaie de me redresser, les yeux toujours clos. Une main vient alors recouvrir mes lèvres. Une odeur que je reconnais envahit mes narines… Là, la panique m’envahit derechef. J’ouvre les paupières. Mon cœur manque un battement, puis deux… Que fait-il ici ? Comment a-t-il fait pour me retrouver ? Curtis... Je n’ai pas le temps d’analyser la situation insupportable dans laquelle je me trouve que je sens le gouffre se refermer sur moi tandis que je suis soulevée du lit sans ménagement. |
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