Des lumières étranges au loin me font sortir de mes pensées. Plissant le regard, je me concentre sur ce que j’aperçois dans la nuit noire. Des flashs clignotent à même le sol, accentuant l’angoisse qui ne cesse de monter en moi. Le notaire Johnson m’avait conseillé d’être prudente sur cette longue et interminable route, mais jusqu’à ce jour, je n’avais jamais rien remarqué d’inhabituel… Instantanément, je vérifie si mes portières sont bien verrouillées et appuie sur la pédale de l’accélérateur. Je ne suis plus qu’à quelques mètres de chez moi et il me tarde de passer ces lumières qui, en réalité, sont les phares d’une voiture. - Merde… grogné-je, constatant à l’approche de l’épave qu’un accident vient d’avoir lieu. J’hésite un instant à poursuivre mon chemin, mais je n’en fais rien. Peut-être est-ce dû à mon métier, un médecin ne peut décemment pas fermer les yeux devant un accident de la circulation, même si je suis seule dans la nuit. Furieuse de telles réflexions stupides et puériles, j’appuie d’un coup sec sur le frein. La voiture s’arrête brusquement à quelques mètres seulement d’un véhicule plongé dans le fossé. Très vite, je prends conscience de ce qui se passe : l’avant de la voiture est englouti dans le fossé, la portière, côté conducteur,est ouverte et les warnings fonctionnent. Sans attendre, je déverrouille mes portières et descends rapidement de mon 4x4. Je sors mon téléphone portable et compose de mes doigts tremblants le 911. - Fait chier ! m’exclamé-je en réalisant que je n’ai pas de réseau. Agacée, je range le portable dans ma poche et avance d’un pas hésitant vers l’épave. - Il y a quelqu’un ? m’écrié-je, restant sur mes gardes,mais continuant d’avancer lentement vers le véhicule méconnaissable. N’ayant pas la vision d’un chat, je plonge la main dans la poche de ma blouse et en sors la lampe avec laquelle j’ausculte les patients. Projetant sa lumière devant moi, je fais des pas plus rapides et me rends compte, une fois près de la portière ouverte, que personne ne se trouve à l’intérieur. Je pousse un petit cri de soulagement, et me dis que j’appellerai les secours une fois rentrée à la maison, je fais demi-tour quand j’entends un gémissement derrière moi. Apeurée, je me fige et tends l’oreille, vérifiant que je n’ai pas rêvé cet appel au secours silencieux. Malheureusement, j’entends alors plus clairement le blessé qui se trouve je ne sais où, m’implorant de lui venir en aide. Une poussée d’adrénaline monte en moi. Je me dirige en courant vers ma voiture et ouvre le coffre. J’attrape mon sac avec le matériel médical et cours jusqu’à l’épave. - Où êtes-vous ? crié-je en baladant ma lampe ici et là. Je perçois toujours des gémissements de douleur et des marmonnements insignifiants. Je m’approche encore un peu plus dufossé que j’éclaire et je vois enfin un corps allongé sur le ventre. - Merde, soufflé-je en m’empressant de descendre dans la boue avec précaution. Vous m’entendez ? demandé-je lorsque je suis arrivée au côté de l’homme presque inerte. - Oui… - Ne bougez pas, s’il vous plaît, lui ordonné-je avant de prendre conscience de l’urgence de la situation. Je glisse une main vers le crâne de la victime et me penche vers lui. - Vous êtes blessé à la tête. Pouvez-vous me dire où vous avez mal ? - J’ai… poitrine… mes côtes, je pense… et ma jambe… Je grimace. Une mare de sang git près de sa tête. J’ôte rapidement ma veste et la cale sous le visage de la victime. Je ne vois pas très bien,alors je me relève et lui annonce que je vais tourner ma voiture pour nous éclairer. Il remue de douleur sans doute, mais je le stoppe en posant les mains sur son dos. - Ne bougez pas, il faut d’abord savoir si vous n’êtes pas blessé ailleurs. Comment vous appelez-vous ? Il ne répond pas, se contentant de grogner. - Je reviens très vite, lui dis-je alors avant de m’éloigner à petites foulées. Quelques minutes plus tard, après avoir avancé la voiture vers le blessé, j’allume les pleins phares et le rejoins. - Voilà, c’est mieux. Ne vous inquiétez pas, ça va aller, je suis médecin et je vais vous aider à sortir de là. Il se contente de bouger la tête tandis que je sors mon stéthoscope du sac. Je me mets en devoir de l’ausculter consciencieusement. Peu après, je l’informe que son état semble s’être stabilisé, que son pouls est bon, quoiqu’un peu rapide, mais vu la situation dans laquelle il se trouve, tout est normal. Je lui demande de remuer les orteils, l’interroge sur d’éventuels fourmillements et sur sa capacité à bouger les jambes. Il m’informe que tout va bien de ce côté-là. - Je pense que je peux vous mettre sur le dos, dis-je à voix basse, espérant que je ne vais pas commettre d’imprudence. - Aidez-moi… - Je suis là, le rassuré-je, plaçant son bras le long de son flanc. À trois, vous allez vous tourner vers moi, d’accord ? Si c’est douloureux, dites-le-moi. - D’accord… - OK. murmuré-je avant de soupirer un grand coup, me préparant mentalement à entendre hurler, de douleur, la victime pendant la manipulation. - Je suis prêt, allez-y, me dit-il d’une voix douce. Bien qu’il ne puisse me voir, je réponds d’un hochement de tête et me mets à compter. - Un… deux… trois ! .......
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