Enfin seul depuis à peine quelques secondes, je pousse un long soupir de lassitude. J’ai le cerveau en vrac et me sens impuissant depuis quelque temps face à mon épouse. Depuis vendredi où elle m’a expliqué qu’elle s’attendait à ce que je lui offre une deuxième chance, après avoir mis fin à sa liaison avec Tony, Becky ne cesse de traîner dans mes jambes pour connaître ma décision. Or, je ne l’ai pas encore prise, même si je sais pertinemment que c’est la meilleure solution pour tout le monde. De toute façon, je suis coincé ici avec elle pendant mon mandat ! Un président ne divorce pas alors qu’il est le commandant en chef de toutes les armées, de la puissance mondiale. C’est inconcevable. Ce serait mal perçu par le peuple tout entier et, d’après les sondages, les Américains apprécient fortement Becky, du moins l’image qu’elle donne d’elle en public. Cependant, il y a Kathleen. Je ne peux pas m’empêcher de penser à elle à chaque minute qui s’écoule. Je n’arrive pas à la sortir de ma tête, de mon cœur qu’elle a chamboulé en quelques secondes comme si elle avait pu toucher mon âme. Alors, Becky peut attendre. À cet instant, Kate doit avoir été informée de la situation. Je crains toutefois qu’elle ne réagisse pas comme je le souhaiterais, mais je ne préfère pas m’étendre sur la possibilité qu’elle refuse ce poste. Si jamais c’est le cas, je sais ce qu’il me restera à faire. D’ailleurs, je n’arrive pas à rester ici plus longtemps à attendre l’appel du Général Gordon. Je me lève d’un bond du fauteuil de cuir noir et m’avance vers la porte que j’ouvre d’un mouvement brusque. Il est temps que je me renseigne sur la manière de déjouer le système de sécurité. Comme toujours, mes agents se trouvent dans le couloir à observer tout ce qui s’y passe. Je leur demande de me rejoindre dans le bureau ovale. - Bien, Monsieur le Président, acquiesce Will en invitant, d’un signe de tête, ses deux compères à le suivre. J’attends qu’ils aient pénétré dans mon bureau et je pose mon regard vers ma secrétaire. Annie Cover est une femme exceptionnellement gentille. Elle est âgée d’une cinquantaine d’années et travaillait déjà pour mon prédécesseur. Je n’ai vu aucun intérêt à la remplacer, son sourire la rend joviale et me procure un peu de soleil entre ces murs où tout le monde semble si sombre, aux aguets d’une imminente catastrophe. - Annie, murmuré-je. Elle lève la tête de l’écran de son ordinateur et m’offre un large sourire lumineux. Je ne peux que le lui rendre. - Je vais m’entretenir avec mes agents, si jamais ma femme revient ici pour me voir… - Je lui dirai que vous êtes très occupé, Monsieur le Président. Soulagé, je la remercie chaleureusement et referme la porte de mon bureau avant de me tourner vers mes hommes. - Messieurs ! Laissez-moi vous offrir un verre, voulez-vous ! Will plisse le regard et observe Tom et Harry qui esquissent un léger sourire en coin. - Monsieur le Président, c’est très aimable à vous, mais nous devons refuser votre offre. Surpris, je hausse un sourcil tandis que je repose la bouteille de scotch sur le mini bar. - Je vois… c’est pour la sécurité, ronchonné-je avant de prendre une profonde inspiration. Je ne sais pas comment m’y prendre avec eux, mais je dois connaître les procédures à suivre afin de retrouver un peu d’intimité. - Bon, écoutez… j’aimerais discuter de certaines choses avec vous. Installez-vous dans ce canapé, s’il vous plaît. Du coin de l’œil, je constate qu’ils sont surpris, mais ils finissent par ne plus hésiter et obtempèrent. Assis face à eux, je les observe attentivement et passe une main nerveuse sur mon visage avant de poser les coudes sur mes cuisses. - Je ne vais pas y aller par quatre chemins. Vous êtes mes agents et vous êtes chargés de veiller sur ma sécurité, tout cela, je le sais, j’en ai parfaitement conscience, mais… écoutez, nous savons tous que mes prédécesseurs ont pu parfois, avec leur aide, s’échapper de toute cette… - Monsieur le Président… - Attendez, Will, l’interrompis-je aussitôt. Je veux juste vous poser une simple question. - Très bien, Monsieur le Président, nous vous écoutons. Satisfait, j’esquisse un léger sourire et me lance sans prendre le temps de réfléchir aux conséquences. - J’aimerais connaître la marche à suivre si je décidais à un moment ou à un autre, de rendre visite à une personne. - Une personne de votre famille, monsieur ? me demande Harry en me fixant de manière suspicieuse. Je secoue la tête. - Non, mais je tiens à elle et je ne veux pas que quelqu’un d’autre à part vous le sache. - C’est impossible, Monsieur le Président, répond Will d’un ton tranchant. Je le considère d’un regard froid. De suite, il semble se détendre et argumente d’un ton plus léger. - Pour chacun de vos déplacements, que ce soit personnel ou professionnel, un nombre incalculable de personnes doivent être informées de vos sorties. - C’est-à-dire ? demandé-je, les nerfs à vif. Mes agents se jettent un regard complice avant qu’Harry prenne la parole. - C’est-à-dire que nous devons prévenir notre supérieur direct des services secrets qui en informera le directeur ainsi que l’attaché de presse de la Maison-Blanche qui informera les correspondants. Pour votre trajet, deux voitures sont affrétées avec six gardes du corps supplémentaires, des tireurs d’élite sont également déployés ainsi qu’une ambulance qui doit vous suivre en cas de danger, avec une armée de médecins… - Vous plaisantez ? m’insurgé-je. - Non, Monsieur le Président. - Évidemment, nous devrons également être présents, continue Tom. Je secoue la tête et passe mes paumes sur mon visage défait par le flot d’informations irréelles qui viennent de franchir leurs lèvres. - Je suis l’homme le plus puissant de la planète et je n’ai pas le droit de sortir ? demandé-je, frustré au plus haut point. Vous pouvez comprendre mon irritation ! - Oui, Monsieur, nous comprenons, répond Will. - Bien ! m’exclamé-je avant d’enfouir mon visage entre les mains. Il me faut un peu de temps pour digérer tout cela. En réfléchissant, je les observe à tour de rôle tandis qu’ils restent silencieux. Ils semblent attendre une insistance de ma part, mais je n’en fais rien pour le moment. Je me contente de les regarder et remarque alors le petit air moqueur d’Harry. Cet agent travaille depuis des années à la Maison-Blanche et assurait également la sécurité de certains de mes prédécesseurs. Il doit connaître les ficelles pour éviter d’informer tout ce monde pour que je sorte de ce palace ni vu ni connu. J’en suis convaincu. ...
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