Extraits : Les clients présents dans la salle de lecture levèrent le nez de leurs bouquins, attendant patiemment la suite de cette dispute, inhabituelle, entre les sœurs.
Abi fut la première à leur prêter attention, les foudroyants d’un regard explicite, de sorte qu’ils retournent à leurs occupations. Comprenant qu’elle n’avait plus le choix et que les choses pouvaient dégénérer, Millie ferma les yeux et en une fraction de seconde, les clients se statufièrent. Léana retint un cri de surprise et leva les yeux vers la pendule. Les aiguilles étaient également immobilisées, pointant leurs flèches noires sur les chiffres qu’indiquait l’heure précédente, dix heures trente… – Tu n’avais pas besoin de faire ça ! lui reprocha-t-elle. Millie se tourna et alla s’installer de nouveau sur le fauteuil en soupirant, lasse et résignée à la fois. – Abi… – Écoute-la, s’il te plaît, lui répondit-elle. Léana hocha la tête avant de poser un regard perturbé vers les clients, figés hors du temps. – Ils ne souffrent pas, Léa, fit Millie pour la rassurer. Résignée, elle reprit sa place et attendit que Millie lui explique la situation actuelle qui s’avérait visiblement délicate. – Je sais que tu n’aimes pas que je fige le temps, mais c’est parfois nécessaire, commença Millie. – On ne peut pas se permettre qu’ils entendent, ma puce, ajouta Abi en cherchant son regard. La jeune fille en était consciente bien sûr, et elle approuva simplement d’un hochement de la tête. – Matt est au courant, Léana. – Quoi ? s’écria-t-elle vivement. Mais vous… – Il ne sait pas tout, du moins, il ne veut rien savoir. C’est ce qu’il a demandé… – Il a demandé à ne rien savoir ?! répéta-t-elle, outrée et confuse à la fois. – Il se contente de faire ce qu’on lui demande, car il est conscient que nous voulons aider les habitants de Danvers, continua Abi, soutenant Millie qui la remercia d’un faible sourire. – Que s’est-il passé ? demanda Léa d’une voix tremblante. Abi et Millie se figèrent un court instant, se voûtant sur elles-mêmes avant de hocher la tête lentement, prêtes à lui dévoiler les événements dramatiques qui s’étaient déroulés alors qu’elle était seule, s’écartant de toute réalité, si triste fut-elle... *** Émerveillée par les figurines féeriques en vitrine, Léana s´arrêta et les balaya rapidement du regard. – Raspen ? lut-elle en interrogeant son amie du regard. – Ouais, murmura-t-elle dans un soupir. C’est une des filles adoptives de Cabott qui tient cette boutique. Regarde, dit-elle en pointant son index vers des créatures de bois, disposées près d’un château de légende translucide, au côté de chiens ailés. C’est vraiment stupide… je me demande comment les gens peuvent croire à ce genre de choses. – On croit bien aux vampires, marmonna Léana.– Mm… c’est vrai, dit-elle en soupirant. Bon, tu veux entrer ? – Heu, je ne sais pas… répondit-elle, hésitante. Tara esquissa un léger sourire et l’entraîna par le bras vers une autre boutique. Celle-ci était plus sombre que la précédente, ayant pour décoration des livres anciens ouverts sur la photographie de Satan. Sur le côté, des bâtons d’encens se consumaient doucement tandis qu’à l’opposé se trouvaient des crânes et des ossements d’animaux. Léana grimaça avant de s’empresser de fuir cette vitrine diabolique. Amusée, Tara se mit à rire avant de la suivre. Quelques minutes plus tard, elles s’arrêtèrent devant une boutique au style « neutre ». Intriguée, Léana survola d’un regard scrutateur la vitrine et esquissa un léger sourire. – Hé, regarde ! Cette boutique possède une plaque légale, tu vois… – Mm… qu’est-ce que ça veut dire ? – Je pense qu’elle est reconnue par l’État d’après cette plaque. Léana plissa les yeux et lut les inscriptions dorées quand tout à coup, Tara la tira par le bras vers l’arrière. – Quoi ? – J’ai faim, viens, il y a un magasin d’alimentation là-bas, dit-elle en désignant une boutique de l’autre côté de la route. Léana grogna d’exaspération. – Toi et ton estomac ! – Oh ça va, je te signale que je n’ai pas eu le temps de prendre quelque chose…– Désolée de t’avoir obligée à rater ton goûter. Tara lui tira la langue, ce qui amusa la jeune fille qui éclata d’un rire franc. Ce fut à cet instant que quelque chose changea. L’air froid et glacial de l’hiver qui fouettait le visage de Léana se radoucit, réchauffant brutalement ses joues rougies par le froid. Elle tourna la tête, fouillant les alentours d’un regard intrigué, avant de le poser sur la boutique devant laquelle elle s’était trouvée quelques minutes plus tôt. Là, sa vue se brouilla en découvrant une forme familière derrière la vitrine, assombrie par le faible éclairage de l’intérieur. Elle cligna des paupières, maugréant contre ses hallucinations. Ce n’est pas possible… se dit-elle en appuyant son regard sur la forme indistincte. Mais celle-ci cessa de tournoyer, et se stabilisa jusqu’à ce que son visage fût identifiable. – Grand-mère… – Quoi ? Inquiète du mutisme de Léana, Tara s’avança vers elle. Rapidement, elle comprit que quelque chose clochait. L’état second dans lequel se trouvait son amie ne lui disait rien qui vaille. Alors, elle posa précautionneusement une main sur son épaule, espérant la tirer de la léthargie qui venait de l’englober. – Qui a-t-il, Léa ? la questionna-t-elle d’une voix douce. – Il faut… que j’entre dans cette boutique. – Mais Léa ! s’écria-t-elle alors qu’elle traversait déjà la rue sans se soucier de la circulation. Très vite, Tara la suivit et l’arrêta avant qu’elle ne franchisse la porte d’entrée de la boutique. – Mais qu’est-ce que tu fiches ?! – Nell, je l’ai vue, Tara, balbutia-t-elle en levant les yeux vers la pancarte où l’inscription révélait le nom de la boutique : Wicca’s shop…. – Tu… quoi ?! s’étouffa Tara, les yeux exorbités. Tu es sûre que tu vas bien ? Léana se tourna enfin vers elle et secoua la tête. – C’était grand-mère, je te le jure… – OK, OK, fit-elle pour calmer la jeune fille qui commençait à s’agiter. Hé, ça va aller, on va aller jeter un coup d’œil, OK ? Rassurée, Léana acquiesça et inspira profondément avant de faire un pas en avant. – Et puis, ça pourrait être drôle, s’amusa Tara dans le but de détendre son amie.. Mais, sans succès : Léana lui lança un regard sévère avant d’ouvrir la porte. Un petit cri de sorcière retentit, leur annonçant la bienvenue. Les deux amies jetèrent un regard surpris sur la poupée, enfourchant son balai poussiéreux, disposée au-dessus de la porte. Tara pouffa et grimaça aussitôt lorsque le coude de Léana s´enfonça dans son bras. – T’es folle. – Tais-toi, veux-tu ? Tara roula des yeux, mais obtempéra avant de s’avancer d’un pas lent vers l’une des nombreuses étagères qui supportait grand nombre d´objets, des plus farfelus aux plus loufoques. L’endroit baignait dans une douce atmosphère de bougies à la pomme, et d’essences aphrodisiaques. – Tu peux me dire en quoi ceci pourrait servir à la magie ? demanda Tara dans un murmure en lui montrant un sachet de préservatifs. Léana haussa les épaules avec nonchalance et se dirigea vers une bibliothèque d´où sortaient des livres anciens. Elle caressa du bout des doigts les couvertures des gros volumes et plissa les yeux sur l’un deux. – L’histoire de la sorcière Cabott, lut-elle en tirant le livre de sa rangée. Elle fouilla un instant l’endroit du regard et, soulagée d´être seule avec son amie dans la boutique, elle ouvrit le livre et commença sa lecture...
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